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Dictionnaire Samoa-Francais-Anglais et Francais-Samoa-anglais : precede d'une grammaire de la langue samoa

Troisième Partie

page LX

Troisième Partie.

De la Construction ou Syntaxe.

Dans la construction des phrases, il y a deux choses à observer : l'accord et le régime.

Les règles particulières à chaque espèce de mots n'ayant encore été tracées par personne, pour la langue Samoane, je ne prétends nullement poser des règles généralement admises, mais seulement fournir quelques données à ceux qui plus tard voudront essayer de les fìxer.

Chapitre I.

De L'Article.

En Saraoan, l'article definì le et l'article indéfini se sont de tous les genres. Ex. : 'O le tane, l'homme; 'O le fa fine; 'O le malumalu; se tane ea ? Po ò se fafine, po ò se laau ?

L'o, qui précède l'article, se retranche quand l'article se trouve au milieu ou à la fin de la phrase. Ex.: ua alu le fomai. 'O le a folau le alii.

Quand l'article se trouve devant un nominatif placé à la fin de la phrase, il est précèdé d'un e. Ex. : 'O le mea na gaosi e le tufuga.

L'article se met devant les noms communs : 'O le tagata page LXI na sau ananafi, l'homme qui est venu hier. Ai na sau se tagala gaoi..., un voleur sera venu qui...

L'article se retranche devant les noms de royaumes, provinces, rivières, etc. : 'O Falani, la France; 'O Taulono, le torrent de Taulono.

Dans ces locutions : il a du talent, il n'a point d'amis, on tourne ainsi la phrase : grand est son talent, ua tele lona poto, il n'y a point son ami, e le ai sana uâ.

Quand on interroge, on se sert de l'article indéfini, et, dans la réponse, on emploie l'article défini. Ex. : Avez-vous de bon taro? oui, j'en ai de bon, Pe e ia te òe se talo lelei? Ioe, o loo ia te au le talo lelei.

On emploie ordinairement l'article indéfini se dans une phrase négative, et l'article défini le dans une phrase affìrmative. Ex. : e leai sou pane (sou pour se o ou), je n'ai pas de pain. Faulai le pane ia te au, j'ai beaucoup de pain. Ai ò se Falani ? Ioe, ò le Falani, Est-ce un français ? Oui, c'est un français.

L'article indéfini un se rend par le pronom possessif dans ces sortes de phrases : il a un habit déchiré, ua masae lona ofu, mot-à-mot, il a déchiré son habit.

Bien du monde s'exprime par toatele tagata (multi homines).

On emploie l'article défini dans ces sortes de phrases : discours sur le bonheur, ò le lauga i le manuia; récit sur la guerre, ò le lata i le taua.

On emploie l'article indéfini avec ces locutions : Jamais homme ne fut si redouté, e leai se tagata ua faàpea ona mataùtia talu anamua.

En dans ces sortes de phrases : agir en maître, se tourne par, comme un maître, E pei o se matai.

L'article défini se met devant un nom pris dans un sens particulier et déterminé. Ex. : donnez-moi la hache et emportez le couteau : Aumai le toì ma ave le naifi.

Les noms apposés à d'autres noms pour les désigner plus particulièrement, prennent l'article. Ex. : Mataafa, grand page LXII chef du district de l'Est. 'O Mataafa, ò le alii tele o le itu i Sasaè.

Un superlatif absolu prend l'article. Ex. : le plus brave de l'armée, 'O le toa sili o le itu taua.

On répète ordinairement l'article et le pronom possessif devant chaque substantif dans une énumération. Ex. : son pére, sa mère et son frère sont partis hier, 'O lona tantâ, ma lona tinâ, ma lona uso ua latou o anana fi.

Le nom de la divinité prend l'article : Dieu, 'O le Atua.

Les noms abstraits des vertus, des vices, des arts, etc, prennent l'article. Ex. : le bien et le mal, 'O le lelei ma le leaga.

On supprime l'article dans ces sortes de phrases : il vend des chevaux, 'O loo faàtau solofanuai.

On exprime l'article dans ces phrases interrogatives : a-t-il percé des poissons, pe ua soà ni ià? a-t-il vendu des chevaux, pe ua faàtau ni solofanua?

L'article de, du, des se tourne par quelque, comme en anglais dans ces phrases : donnez-moi du pain, aumai sina pane; avez-vous du vin, pe ua ia te òe se vino? Je n'ai point de haches, e le ai ni ou toi.

Chapitre II.

des noms.

Quand deux noms désignent une seule et même personne, le second, qui est qualificatif, ne change point de cas avec le premier, mais reste toujours au nominatif. Ex.: la cour de Louis, roi de France, 'O le maota o Lutovio, le tupu Falani. La ville de Rome, ò le àai ò Loma (la ville Rome, urbs Roma). 'O est ici le signe qui précède les noms propres, mais non l'équivalent du de français.

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Quand on ne peut pas tourner de par qui s'appelle, on l'exprime par o ou a. Ex. : le fils de Jean, 'O le atalii o Ioane.

De marquant le rapport de cause, d'action, s'exprime par a. Ex. : le travail de Pierre, 'O le galuega a Petelo.

Si de marque un rapport de parenté, de possession, et d'état passif, on l'exprime par o. Ex. : 'O le àiga o le aliì.

'O le àiga o lona uso. 'O le mai o le Tulafale.

Le nom d'un tout, précède d'un nom collectif, qui en fait partie, se met sans régime au nominatif. Ex. : beaucoup de chefs, toatele alii (multi duces).

On emploie souvent un infinitif comme l'objet indirect d'un nom sans préposition. Ex. : le désir de vivre, 'O le fia ola; la passion du vol, 'O le fia gaoi pea.

La préposition de, du (pour de le), entre deux noms, signifiant sur, touchant, se rend par i et le nom qui la suit se met à l'ablatif. Ex. : récit de la guerre, 'O le tala i le taua.

Les noms de choses inanimées prennent le génitif. Ex. : le travail d'un jour, ò le galuega o le aso e tasi.

Mais on retranche de entre les noms qui expriment des rapports de distance, de longueur, de largeur, etc. On le rend par l'adjectif possessif. Ex. : il a trois brasses de long et deux de large, ó gafa e tolu lona umi, ma gafa e lua lona lau tele.

des noms composés.

La préposition se retranche dans les noms composés. Ex.: Coupe à boire l'ava, 'O le ipu inu àva; pont de cocotier, 'O le ala niu; bague d'or, 'O le mama aulo; ramier des bois, 'O le lupe vao; mal d'yeux, 'O le mai mata; moulin à vent, 'O le òlo matagi; navire à vapeur, 'O le vaà afi; fusil à deux coups, 'O le fana gutu lua; maison à coucher, 'O le fale moe.

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Chapitre III.

de l'adjectif.

L'adjectif se met après le nom. Ex. : c'est une grande maison, 'O le fate tele. 'O le tagata lelei. 'O le tala fou.

Des adjectifs employés substantivement. — Les mots hommes, choses ne sont pas sous-entendus en Samoan, comme en français. Ainsi, au lieu de dire les bons et les méchants, on dit : 'O tagata agalelei, ma tagata agaleaga les hommes bons et les hommes méchants. La vérité et le mensonge, 'O le mea moni, ma le mea pepelo; mais on dit : ò le moni ma le pepelo o le tola, le vrai et le faux du récit, comme en français.

Demi et demie s'expriment tous deux par la moitié. Ex. : une demi-mesure, o le vaeluagalemu o le fua; une mesure et demie, o le fua e tasi ma le vaeluagalemu.

Du régime des adjectifs. — La plupart des adjectifs ont leur complément au datif et à l'ablatif avec i, i le pour les noms communs, ia pour les noms propres, et ia te i pour les pronoms personnels. On trouve généralement un exemple pour chaque adjectif dans le dictionnaire.

Quelques adjectifs dérivés des verbes veulent leur complément à l'accusatif sans préposition, quand le sens est indéfìni. Ex. : c'est un constructeur de barques, ò le tufuga fau vaà. C'est un assassin, ò le fasi tagata.

Le comparatif et le superlatif relatif veulent le nom du second membre de la comparaison à l'ablatif avec i le pour le singulier et i pour le pluriel, ia devant un nom propre et ia te i devant un pronom personnel.

Des adjectifs de nombre déterminés. — L'adjectif page LXV numéral un remplace l'article, quand on veut exprimer un seul objet oppose à d'autres, un seul et pas davantage. Ex. : j'ai une barque au mouillage et deux chez moi, 'O loo ia te au le vaà e tasi i le taulaga, ma vaà e lua i loù fate. Il n'y a qu'un Dieu, e tasi lava le Atua. Il n'y a qu'une foi, e tasi le faàtuatua. L'un travaille et l'autre se repose, 'O loo galue le tasi, malolo le tasi. L'un est Samoan, l'autre est tongien, 'O le Samoa le tasi, 'O le Toga le isi.

Mille cent dix chevaux, 'ò solofanua e tasi le afe, ma le selau e tasi, ma le sefulu.

Ils sont venus par centaines, ua o mai o selau ma selau.

Le 4 décembre, ò le aso fa o Tesema.

Chapitre cinquième, 'O le vaega (Kapite) lima.

La cinquième partie, 'O lona lima o vacga

Adjectifs de nombre et de quantité indéterminés.

Tous, uma : tous les hommes, 'O tagata uma. Tous les jeunes gens restent, nonofo uma tauleleà. Tout le monde est malade, ua mamai uma tagata.

Quand tout exprime toute la quantité comme un seul tout, il s'exprime par àloa : tout le jour, i le aso àtoa.

De, du signifiant quelque, quelque partie, quelque quantité s'exprime par sina pour le singulier et ni pour le pluriel. Ex. : Avez-vous de l'huile, pe e ia te òe sina suauu ? Avez-vous du bétail, pe ò loo ia te òe ni manu ?

Chacun s'exprime de différentes manières: 1° par taitasi, taitoatasi : tailasi ma alu ia, chacun s'en alla de son côté; 2° par tofu : chacun a reçu un taro, ua tofu le tagata ma le talo e tasi; 3° par 'O le... ma : chacun a ses habitudes, 'O le tagata ma lana masani.

L'un ou l'autre, 'O le tasi po ò le isi: choisis l'un ou l'autre, fili fili le tasi po ò le isi.

Peu: peu d'hommes, toaitiiti tagata (pauci homines); peu de choses, itiiti mea; peu de chose, ò se mea itiiti.

Beaucoup : beaucoup d'eau, 'O se vai e tele; il y a beaucoup d'eau, ua tele le vai; il a mangé beaucoup, ua ài tele; il a beaucoup de science, ua tele lona poto. Il n'a pas page LXVI beaucoup de science, e le faàtele lona poto. Il est chef de beaucoup de villages, 'O le aliì o nuù e tele.

Lequel des deux, 'O lefca ? Lequel d'eux deux, ò ai so laua ? Lequel d'entre vous, 'O ai so outou ?

Aucun : je n'ai vu aucun pigeon, ou le lei iloa se lupe e tasi. Avez-vous vu des chefs? je n'en ai vu aucun, pe na e iloa ni aliì ? ou te lei iloa se tasi. Il n'a aucun ami, e leai sana uô e tasi.

Pas de, point de se tournent par quelque, quelques avec la négalion. Ex. : Je n'ai point de pain, e leai soù pane. Je n'ai pas d'argent, e leai ni aù tupe.

Les uns, les autres s'expriment par isi répété. Ex. : les uns sont tranquilles, les autres sont accablés, 'O loo mamapu isi, tigaina isi.

Un se rend par un certain (quidam), dans ces sortes de phrases : Un chef vint et me dit : ayez courage, ua maliu mai le tasi aliì...

Des adjegtifs composés.

Fauola, peureux pour sa vie. Mata ài, amateur de bons morceaux; taùpaieina, qui est appelé paresseux; taùleleia, bien famé, qui jouit d'une bonne réputation; faàlâmaitì, enfantin, en enfant, comme un enfant; loto iti, pusillanime; loto tele, hardi, intrépide.

Chapitre IV.

Des Pronoms.

Art. I. — Des pronoms définis.

Les pronoms personnels au nominatif se mettent le plus souvent devant le verbe. Ex. : ou le galue. E te alu. A matou o.

page LXVII

Ils se mettent après le verbe, quand les deux membres d'une phrase renferment une opposition. Ex.: nous sommes dans la peine et vous êtes à l'aise, tigaina matou, àe fifilemu outou.

Il se met également après le verbe dans les exclamations. Ex. : Que vous êtes heureux, amuia outou !

En Samoan, on répète le nom au lieu du pronom, répété par pléonasme en français, dans ces sortes de phrases : je les aime beaucoup ces enfants savants, ua tele loù alofa i têma nei, ò tâma popoto.

Pronoms démonstratifs : qui est là ? C'est moi, 'O ai lenei ? ò au. Qui es-tu? Je suis Français, ò ai òe? 'O au ò le Falani, ou bien, ò se nuù fea òe ? 'O au o le Falani. Connaissez-vous cet homme ? C'est mon frére, e te iloa ea lenei togata ? 'O loù uso ia.

Le régime direct ne se répète pas à chaque verbe, quand ils gouvernent le même cas. Ex. : Ou te faàaloalo ma alofa atu ia te ia, je l'honore et je l'aime.

Art. II. — Des pronoms indéfinis.

On, l'on : On dit, fai mai, On ne s'exprime point. Ou ne peut pas, e le mafai.

Quelqu'un, se tasi : quelqu'un est-il venu? pe ua sau se tasi? personne ne vient, e leai se e sau.

Quand on est suivi d'un verbe actif et de son complément direct, on tourne la phrase par le passif. Ex. : On aime le pére, mais on déteste le fils, ua alofaina le tamâ, àe ua inosia lona atalii.

Ce fut, ce furent : ce fut lui qui me dit, 'O ia na fai mai..... Ce furent les Français qui prirent le fort, 'O le nuù falani na aè i le òlo.

Art. III. —Des pronoms (adjectifs) possessifs.

Les adjectifs possessifs ne s'accordent en genre ni page LXVIII avec le possesseur, comme en anglais, ni avec la chose possédée, comme en français. Lona, son, sa; lana, son, sa.

La règie à observer est celle de l'o et de l'a, comme il a été dit plus haut : quand son implique l'idée d'action de la part du sujet, on emploie lana. Ex. : Son travail, 'O lana galuegà. Quand son implique l'idée d'un état passif de la part du sujet, on met lona. Ex.: Sa maladie, 'O lona mai. Il en est également de même quand son implique l'idée de possession : sa terre, 'O lona fauna.

Il y a plusieurs exceptions; on ne saurait, ce me semble, en assigner d'autre raison que l'usage, et cet usage difière dans des îles assez rapprochées. Pour le mot pére, dont la notion est saisie par toutes les intelligences, les uns disent lona lamâ et les autres lana tamai; ce qui semble indiquer que cette distinction n'est point fondée sur la nature des choses, du moins pour certains mots.

L'usage et l'euphonie ont un grand pouvoir. Ils font quelquefois céder une règle de grammaire. Les oreilles samoanes sont ennemies de la cacophonie.

En, régime indirect, se tourne par son, sa, ses : cette maison est grande, j'en admire la hauleur, ua tele le fale nei, ou te ofo i lona maualuga.

Le pronom personnel en français se change en adjectif possessif dans le Samoan, et on le place devant le nom au lieu de l'arlicle défini, dans les propositions analogues aux. suivantes : Ne lui tordez pas le bras, aúá le milosia lona lima. Vous me marchez sur le pied, e te tu i loù vae. Je me suis coupé la main, ua au sele lo ta, ou loù, lima.

Quand les pronoms personnels 'A moi, 'A toi, 'A lui, etc, suivent le verbe être signifiant appartenir, ils s'expriment en Samoan par les pronoms possessifs absolus. Ex. : Ce cbapeau est à moi, 'O loù pulou lenei. Celui-là est à toi, 'O lo òe lena, ou 'O lou lena. A qui est ce champ? il est à lui, 'O se fanua o ai lenei ? 'O lona fanua.

Les pronoms possessifs absolus, les miens, les tiens, les siens signifiant quelquefois parents, amis, domestiques, page LXIX disciples, etc. se rendent en Samoan par un pronom possessif conjonctif et l'un de ces noms. Ex. : Il est aimé des siens (de ses parents), ua alofaina e ona àiga. Jésus-Chrit était aimé des siens, 'O Iesu-Kilisito sa alofaina e ona soo.

Les pronoms posscssifs se répètent devant chaque substantif. Ex. : Il y avait mon père, ma mòre, mon frère et mes sœurs, sa i ai loù tamâ, ma loù tinâ, ma loù uso, ma uà tuafafine.

Art. IV. — Des pronoms relatifs.

Le pronom relatif qui ne s'exprime point en Samoan : l'homme qui vous suivait, 'O le tagata sa mulimuli ia te òe. L'homme qui est parli, 'O le tagata ua alu. L'homme dont le fils est murt, 'O le tagata ua oli lona atalii. L'homme que tu as vu ce matin, 'O le tagata na e iloa anataeao.

Dont s'exprime quelquefois par ai. Ex. : la nache dont il se servait, 'O le toi sa galue ai.

Qui, avec les verbes de disette, de manque, s'exprime par ai. Ex. : la hache qui vous manque, 'O le toì e te mativa ai.

Ou s'exprime par ai et i ai. Ex. : la maison où je demeure, 'O le fale ou te mau ai. L'endroit où je suis est bourbeux, Ua palapalâ le mea ou te i ai. Le jour où j'arrivai, 'O le aso na au sau ai.

Par lequel, lesquelles, etc. s'expriment par ai. Ex. : Voilà les procédés par lesquels vous pouvez achever votre travail, 'O togafiti ia e le mafai ona faàuma ai lau galuega.

Ce que se tourne par la chose que. Ex. : si ce que j'a rèsolu vous est agréable, a fai ua lelei ia te òe le mea ou te loto i ai. C'est précisément ce que je désire, 'O le mea lava lea ou te manaò ai.

De quoi s'exprime tantôt par le nom dérivé du verbe de page LXX la phrase, tantt parôai. Ex. : je n'ai pas de quoi vivre, e lea saù mea e ài. Je n'ai pas de quoi me vêtir, e leai se mea ou te òfu ai, ou bien, e leai soù òfu.

Quel, quelle, signifìant lequel, laquelle s'expriment par lefea. Ex. : dites-moi quel chef vous avez vu sur la place, ia e taù mai o lefea alii na e iloa ai i le malae.

Quel lieu avez-vous habité?'O lefea nuù na e mau ai?

Quel, avec un point d'admiration, ou par exclamatìon, se rend par se, o lenei e, et aussi par faàtoà. Ex. : quel saint homme ! faàtoà alii agatonu lenei ! ou, se alii e lenei e agatonu !

Quel, suivi du verbe être et du nom d'une personne, s'exprime par ò ai. Ex. : elle me demandait quel était le premier chef, sa fesili mai, ò ai le alii sili.

Art. V. — Des pronoms relatifs employés interrogativement.

Qui est là, o ai lenei? à qui l'avez-vous donnée, na e foai atu ia te ai? qui avcz-vous insulté, na e faifai ai? de qui l'avez-vous eu, na e maua ia te ai?

A qui, signifìant appartenir, s'exprime comme en latin (cujns est). Ex. : A qui est ce terrain, 'O se fanua o ai lenei ? ou bien par : o ai le tagata e ona lenei fanua ? mot à mot : quel est l'homme dont ce champ est le sien.

Lequel s'exprime par o ai pour les personnes, et lefea pour les choses. Ex. : lequel d'entre vous, o ai so outou? pour les personnes.

Lequel est cassé, o lefea ua gape? pour les choses. Lequel des deux chevaux voulez-vous, o lefea solofanua e te manaò ai?

Que, quoi, s'expriment ordinairement par o lea le mea. Ex. : que fail-il, o lea lana mea a fai? Qu'est-ce qui vous fait pleurer, o lea le mea e te tagi ai? Qu'est-ce que ccci, o lea lenei? o lea lena (sur le ton du reproche)? Qu'est-ce que cela, o lea lea (pour interrogar) ? S'il y a plusieurs page LXXI choses, on traduit par le pluriel. Ex. : Qu'est-ce que cela? ce sont des plantes, o a mea nei? ò laau.

'A quoi en est s'exprime par a faàpefea. Ex. : A quoi en est Jean, a faàpefea Ioane? Si l'on interroge quelqu'un au courant de la question, on se contente de lui demander I lo ua? et il répond, par ex., ua malolo.

Qu'en résulterait-il, I lo ua?

Eh bien ! que dis-tu maintenant, I lo ua?

Art. VI. —Des pronoms relatifs composés.

Quiconque s'exprime par ai se et encore par ò le tagala e. Ex. : Je donnerai un présent à quiconque trouvera mon cheval, ou te avatu se mea alofa i le tagata na te maua loù solofanua.

D'autres s'exprime par des tournures particulières qui font ressortir l'idée principale de la phrase. Ex. : Quelquesuns sont partis, mais d'autres sont restés, ua o isi, àe nonofo isi.

Qui que ce soit : à qui que ce soit que vous parliez, soyez toujours poli. Cette phrase peut se tourner ainsi en Samoan : 1° quoique vous parliez à un roturier; 2° quand même vous parlez à un roturier.., E ui ina o se tagata nuù lua te tautala ma ia, ia e faàaloalo pea i ai.

Qui que ce soit, avec une négation, se tourne par aucun, personne. Ex. : Je ne le dirai à qui que ce soit, ou te le taù atu i se tasi.

Quel que soit, quelles que soient, etc. se tournent par quoique avec l'adjectif. Ex. : Quel que soit votre pouvoir, prenez des précautions, e ui ina e sili lau pule, ia e faàeteele pea. Ne soyez pas vain, quelles que soient vos richesses, e ui ina e tele au òloa, aúá e te mimita.

Quoi que ce soit, dans les phrases négatives, se tourne par aucune chose. Ex. : Je ne me fâche de quoi que ce soit, e leai se mea e tasi ou te ita ai.

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Art. VII. — Des pronoms adjectifs démonstratifs.

En samoan, l'usage du pronom démonstratif est moins fréquent qu'en français; on y répète le nom plus souvent.

Celui-ci, lenei; celui-la, lena; celui que voici, lela; celui que voici, lela le (on montre en même temps du doigt).

celui qui, celle qui s'expriment par o le, ou bien par o le tagata c...; ceux qui, celles qui, o e. Ex. : Ceux qui restent à la maison, o e nonofo.

C'est un grand mal que l'orgueil. On retranche le que el l'on dit : `O le mea leaga tele le faàmaualu ja.

Chapitre V.

Du Verbe.

Art. I. — De l'accord du verbe avec le nominatif.

Dans beaucoup de cas le verbe reste invariable, et n'éprouve aucun changement à cause du nombre ou de la personne de son sujet. Ex. : je donne, ou te foai; tu donnes, e te foai; il donne, o loo foai; nous donnons, mafou te foai; vous donnez, tou te foai; ils donnent, latou te foai.

Plusieurs verbes ont un pluriel. Quand un de ces verbes a pour sujet deux ou plusieurs noms ou pronoms au singulier, liés ensemble par une conjonction, on met au pluriel le verbe et le pronom auxquels ils se rapportent. Ex. : Pierre, Jean et Jacques étaient habiles, ò Petelo ma Ioane ma Iakopo sa latou popolo... 'O Petelo ma Kalolo ma Luka ua latou galulue ananafi, Pierre, Charles et Luc ont travaillé hier.

Quand la conjonction est disjonctive, on met le verbe au page LXXIII singulier. Ex. : Pierre ou Paul a travaillé hier, 'O Petelo poo Paulo ua galue ananafi.

Quand le nominatif est un nom collectif, on peut mettre le verbe au singulier ou au pluriel, comme en latin (turba ruit ou ruunt). Ex. : Ua alu le malaga. 'O le motu o tagata sa lolofi (pluriel) lava ma feosofi (pluriel).

Le nominatif se met tantôt au commencement de la phrase et tantôt à la fin. Ex. : 'O Luka ua fasi lana avâ, ou bien, Na fasi lana avâ e Luka.

Dans les phrases interrogatives, le sujet se met à la fin de la phrase. Ex. : Pe ua sau lou uso ? Pe malolo lou lamâ?

Art. II. — des temps du mode indicatif.

Le Présent. — Le présent simple exprime ce qui se fait habituellement, les affections et les passions permanentes, ou d'une durée indélerminée. Ex. : il aime son pére, e alofa i lona tamâ. Il est malade, ua ma ou e mai.

Le présent continu marque une action qui se fait et qui n'est pas encore finie. Ex.: le travail que l'on fait, ò le galuega a fai. Nous allons vers la mer, a malou aga atu i tai. J'écris, pour je suis écrivant, comme en anglais (i am writing), ou te tusi nei. Je travaille assidûment, ou te saga galue.

O loo est plus souvent employé à la 3e personne. Il marque une action ou un état qui a lieu actuellement, au moment où l'on parle. Ex.: o loo moe, il est dormant. O loo galue, il travaille.

O marque un état, une action qui a eu ou qui a lieu en même temps qu'une autre; il équivaut a pendant que. Ex. : Na gaoi o malou momoe, il a volé pendant que nous dormions. Ou te tigâ o nofo, je souffre étant assis.

O devant le verbe nofo, par ex.: o nofo mai, marque une présence corporelle actuelle. Ex.: ua fasi ia au o nofo mai lou tamâ, il m'a frappé en présence de mon pére.

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L'imparfait. — Le signe de l'imparfait est sa. Ex. : Sa vivii mai, il me louait. Sa i ai loù tamâ, mon pére y était.

Quand deux imparfaits se suivent, celui qui est précède de lorsque ne prend aucun signe; le signe du membre corrélatif sert pour les deux. Ex. : sa mai, peà galue, il était malade lorsqu'il travaillait. A galue tele sa tigâ, lorsqu'il travaillait bcaucoup il souffrait.

Parfait. — Les signes du parfait sont ua et na. Ex.: ua alu, il est parti. Na fai mai, il m'a dit. Ua au mata-mata i ai, je l'ai considéré.

Plus-que-parfait. — Pour exprimer le plus-que-parfait, on fait une inversion, et, par ex., au lieu de dire comme en français: j'avais achevé mon travail quand il arriva, l'on dit: il arriva, mon travail était achevé, na sau ua uma la tagaluega.

Futur. — Le signe du futur est e. Ex. : e alu, il partira. E te tigaina ai, tu en souffriras.

Quand le signe du futur manque, le contexle y supplée; car toujours l'idée d'un temps futur est exprimée soit avant, soit après le verbe. Ex.: on te alu nanei, faàafiafi, taeao, i le masina a vaaia. Ou le alu malaga i e lua.

Futur antérieur ou futur passé. — Ex. : j'aurai fini mon travail quand vous viendrez, e uma la ta galuega peà e sau.

Art. III. — de l'impératif.

Les signes del'impératif sont ina, ia sei. Ex.: ina savali ou savali ia, marche. Ina savali ia, marche (cette forme urge davantnge). Sei outou faàfofoga mai, écoutez-moi.

Quand on s'exhorte mutuellement, ou entre personnes d'un même parti, on ne met aucun signe. Ex. : tatou o, partons. Tatou sosola, fuyons. Cela n'a lieu qu'à la première personne du pluriel; car, aux autres personnes, on se sert des signes de l'impératif.

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Art. IV. — du mode subjonctif.

Le subjonctif s'emploie, comme en français, après si, quoique, de peur que, 'a moins que, pourvu que, que optalif. Il s'exprime comme le présent simple. Ex. : de peur qu'il ne vienne, nei sau. Afin qu'il se rélablisse, ina ia malolo. Que je vive, ia ou ola!
L'imparfait s'exprime comme le présent de l'indicatif; c'est le même corrélatif qui déterminel'imparfait. Ex.: si j'avais un hameçon, je prendrais du poisson tous les jours, ana ua ia te au se mààtau, poo ou te maua ià i aso uma. Il me promit d'y alleir, pourvu qu'il trouvât un second, na ia fola fola mai e alu, peà maua sona toalua.
Le condilionnel français se rend en Samoan parl'indicatif. Ex. : s'ils étaient pris, ils seraient tués, a maua, ona fasiotia lea latou.
Pour, suivi de l'infìnitif, se rend de différentes manières. Ex. : j'y allai pour obtenir ma grâce, na au alu i ai i lo ta fia ola. Il y alla pour le tuer, na alu i ai ma le loto e fasi. Va pour desservir la table, alu e teu mea.
Parfait. — Les signes du parfait sont seia, sei muai, peà, a o lei.. Ex. : S'il arrive avant que j'aie fini mon travail, afai e sau a o lei uma la ta galuega. Je ne cachetterai pas ma lettre avant que mon pére l'ait lue, ou te le faàmau lau tusi, sei muai faitau e loù tamà.
Plus-que-parfait. — C'est le tour de la phrase qui le détermine et le distingue; car pour les mots, il s'écrit au parfait et au plus-que-parfait de l'indicatif. Ex. : Si j'avais travaillé la semaine passée, j'aurais été exempt de ce malheur, ana ua o galue i le vai aso sa ua mavae, poo ua au sao i lenei malaia. S'il avait patienté, il aurait élé guéri, ana ua faàtoàtoà, poo pe na ua malolo. Si je l'avais su, je nel'eusse point frappé, ana ua au iloa lea mea, ua au lei fasia.
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Art. V. — Infinitif.

L'infìnilif sert quelquefois de nominatif à un verbo. Ex. : 'O le mea lelei le savali, le marcher est utile.

De, a, pour, entre deux verbes dont le second est à l'infinitif, s'expriment par différentes tournures qui changent le mode du verbe. Ex. : Viser à tuer, lamalama e fasi.

Les verbes qui expriment souhait, désir, etc, se tournent par fia avec l'infinitif sans exprimer la préposition. Ex. : J'ai grande envie de voir sa maison, ua tele lo ta fia iloa lona fale. Il est avide de commander, ua tele lona fia pule.

Les verbes qui expriment le dégout, l'ennui, etc., s'expriment par fiu, musu, avec la préposition i. Ex. :Je suis las d'attendre, ou te flu i fuàtali.

Quelquefois de, entre deux verbes, ne s'exprime pas. Ex. : Il est mauvais de mourir, e leaga oli.

Pour, entre deux verbes, s'exprime de différentes manières. Ex. : Je, vais pour l'emporter, ou te alu ou te avatua.

Si la phrase est affirmative, le second verbe se met ordinairement à l'impéralif. Ex. : Tu iras pour démolir la maison, e te alu ma sae le fale.

Si la phrase est interrogative, pour s'exprime par e. Ex. : Pars-tu pour chercher ton fils? e te alu ea e saili i lou atalii ?

Pour, à la 3° personne, s'exprime par na le, la le, latou te. Ex. : Il est parti pour mettre l'ordre dans sa maison, ua alu na te tena lona fale. Ils sont partis pour emporter l'arbre, ua o latou te avea le laau.

Après croire, pensee, supposer, l'infinitif se rend par le futur. Ex. : Je pense l'attraper, ou te musalo ou te maua. Penses-tu l'attraper, e te manatu e te mauu

Ces sortes de tournures, 'à ne jamais finir, à ruiner, à page LXXVII tuer un itomme, etc., se rendent en Samoan par l'indicatif. C'est un coup à renverser un homme faible, e le ta lena e paù ai le tagata vaivai.

Art. VI. — du participe.

Le signe du participe présent est o, et quelquefois ina o. Ex. : O savali, marchant. Ina o nofo, étant assis.

Si le verbe a un redoublement au pluriel, le participe le prend également, quand il exprime l'élat ou l'action de plusieurs personnes. Ex. : Je les ai vus se baignant, ua au iloa latou o taeele.

On trouve en Samoan le gérondif des latins (dus, da, dum). Ex. : Non est lavanda, e le taia. Non est sepeliendus, e le tanumia.

Art. VII. — Des verbes actifs.

Parmi les verbes actifs, les uns gouvernent l'accusatif (veulent leur complément direct à l'accusatif), et d'autres le datif. Ex. : je bâtis une maison, ou te laga se fale (accus.). J'écoute vos paroles, ou te faàlogo i au ùpu (datif).

Le régime indirect se met au datif ou à l'ablatif, avec quelqu'une des prépositions i, ia. Ex. : donnez à votre frère sa hache, ave lona toi i lou uso. Donnez à Paul, ave ia Paulo.

Le verbe avoir beau, se rend en samoan par fua, en vain. Ex. : il a beau parler avec art, je n'écoute point ses discours mensongers, e lauga malie fua, ou te le faàlogo i ana ùpu pepelo.

Avoir mal 'a la tête, au ventre, 'a l'estomac s'exprime en samoan par ma tête, mon ventre, mon estomac souffre. tigâ loù ulu, loù manava, loù moa.

N'avoir que faire de... se tourne en samoan par e le page LXXVIII aoga il ne m'est pas utile. Ex. : je n'ai que faire d'un cheval,e le aoga ia te au se solofanua.

Ne laisser pas de se tourne par toutefois, cependant, lava. Ex. : malgré mes remontrances, il ne laisse pas d'y aller,ou te aòài fua e alu lava i ai.

Faire savoir s'exprime ordinairement parfaailo atu, et avertir que partaù atu.

Art. VIII. — des verbes passifs.

Le régime des verbes passifs se met à l'ablatif avec i et e. Ex. : il fut tué d'un coup d'épée,ua fasia i le pelu. Il est aimé de ses parents,ua alofaina e ona àiga.

Art. IX. — Des verbes neutres.

Un verbe neutre et impersonnel, suivi d'un nom, s'accorde en nombre avec ce nom. Ex. : il est arrivé des étrangers,ua o mai tagata èse. Il est venu trois chefs,ua o mai alii e toatolu.

Beaucoup de verbes réfléchis en français sont neutres en samoan. Ex. : je me promène tous les jours,ou te evaeva i aso uma. Il se lève à l'aube du jour,e ala i le tafa mai o ata. Il se repent, o loo salamô, etc., etc.

Art. X. — Des verbes réfléchis.

Il y a très-peu de verbes qui prennent la forme réfléchie en samoan. Ainsi, au lieu de dire: je me suis coupé le doigt, on dit: j'ai coupé mon doigt,ua au sala lo ta lima. Mais on dit : il s'est pendu, ua fusi ia ia, ou, ua fusi ia e ia.

Art. XI. — Des verbes impersonnels.

Il y a beaucoup moins de verbes impersonnels en samoan page LXXIX qu'en français. Ex. : au lieu de dire, il pleut beaucoup, ils disent : la pluie est considérable; il fait froid, le froid est très-grand; il fait bon vendre en ce temps-ci, le vendre en ce temps-ci est une bonne chose.

Ces sortes de phrases: il est d'un roi de défendre son peuple, se tournent en Samoan par: il est juste qu'un roi... il est convenable à un roi de..., e tatau i le tupu ona puipui loua nnù.

Il y a un mois qu'il s'est alité, en samoan, le mois est entier depuis qu'il s'est alité,ua àloa le masina talu i loua taoto.

J'ai vu mon frère il y a deux ans, ua au iloa loù uso ua mavae tausaga e lua.

Combien y a-t-il qu'il est arrivé, po e fia talu i lona sau? mot-à-mot, combien de jours depuis son arriver?

Combien y a-t-il qu'il demeure chez vous, ò loo mau i lou fale talu anafea? mot-à-mot, il demeure dans votre maison depuis quand ?

Il faut, exprimant une obligation de conscience, un devoir, manque en samoan. Les indigènes sont tellement infatués de leur liberté illimitée, que les mots qui expriment obligation sont très-élastiques. Quand deux personnes proposent une obligation réciproque, elles se séparent en disant toutes deux, pour conclure le pacte :faitalia mai outou, faitalia atu matou, c'est-à-dire vous vous acquitterez envers nous de cette promesse obligatoire, comme il vous plaira, et nous aussi envers vous, comme il nous plaira.

Le mot qui approche le plus de l'idée de devoir, obligation, c'est le mot tatau, tusa, il est convenable, il est juste. Ex. : il me faut assister au conseil demain, e tatau ia le au ona ou usufono taeao.

Il s'agit ne s'exprime point en samoan. Ex. : il s'agit de raper des popo, 'O popo e valu, mot-à-mot : Ce sont des popo à raper.

page LXXX

Art. XII. — Des verbes réciproques.

Les verbes réciproques s'expriment de deux manières :

Par mai et atu, mai dans le premier membre de phrase et atu dans le second.

On emploie cette tournure dans le sens d'interroger et répondre, attaquer et riposter, etc. Ex. :Vivii mai, vivii atu, se louer réciproquement.

Par fe... ai, le verbe se place entre les deux. Ex. :femisai, feitagai, se quereller.

Il y a encore des verbes fréquentatifs et intensitifs, dont la forme se rapproche beaucoup de celle des verbes réciproques. Le signe des intensitifs est tau que l'on met devant le verbe. Ex. :tautâ, tauàlaga, etc.; le signe des fréquentatifs est fe. Ex. :feeli, femeinai, feveleai.

Art. XIII. — Des verbes causatifs.

Les verbes causatifs jouent un grand rôle dans la langue samoane. L'on met le mot faà, faire, devant un autre verbe. Ex. :faàmoe, faire dormir; faàleaga, faire mauvais, rendre mauvais, gâter; faàtele, faire grand, augmenter, etc., etc.

Art. XIV. — Des verbes composés.

Les verbes composés avec mua, solomua, tomaa, ulamua, désignent priorité de temps, de situation, d'action, etc.

Les verbes composés avec muli désignent postériorité.

Èse, autre, à côté, etc., exprime la maladresse, le manque de justesse au moral comme au physique. Ex. : Saili èse, to ése, etc. Il exprime aussi l'extraor- page LXXXI dinairement beau, grand, bien, etc. Ex. : Ua èse! 'O le mea èse. Uiui èse.

Vale sert à exprimer tout ce qui sort des règles ordinaires de la pudeur, qui est extravagant, idiot, inepte, inhumain, contre nature, etc., et poussé à un degré extrême, comme la crainte, la vanité. Ex. : finauvale, ulavale, mitavale, matavale, atuatuvale; ua vale le oge, temps de disette; 'O le aso vale, temps de calamité.

Naua, dans la composition, signifie plus qu'il ne faut, qu'il ne convient, au dela des bornes. Ex. : Faàvalea naua. Ua tele naua. Umi naua, etc.

signifie généralement en haut. Ex. :Alu aè, monter. Sii aè, lever. Quelquefois, c'est un complétif qui semble n'avoir aucune valeur appréciable et ne saurait se traduire. Ex. : inu aè, ifi aè; on dit aussi inu et ifi, sans complétif.

Ifo signifie en bas et intérieurement, en soi-même. Ex. : Alu ifo, descendre. Ona ou faàpea ifo ai lea. Masalo ifo.

Ma est comme le signe propre des verbes neutres ou intransitifs. Ex. :masofa, malepe, maligi.

Tau, dans la composition, est le signe des verbes intensitifs fréquentatifs. Ex. :tautui. Tautoo.

Chapitre VI.

des prépositions.

Art. I. — De l'emploi de quelques prepositions

Le régime de la plupart des prépositions se met à l'ablatif et au datif. Ex. : il était généreux envers eux, sa agalelei atu ia te i latou. L'amour des parents, 'O le alofa ile àiga.

page LXXXII

'A se supprime quelquefois. Ex. : du papier à écrire, 'O le laupepa tusi. Il se mit à pleurer, Ona faàtoà tagi lea.

'A s'exprime après les verbes de mouvement. Ex. : il est allé à Apia, ua alu i Apia. Vous venez de Savaii, e te sau mai Savaii ea ? Il s'exprime également après les verbes rester, demeurer, habiter. Ex. : il demeure à Vailele, O loo mau i vailele. Il habite à la campagne, O loo nofo i faoaàai.

De, dans ces sortes de phrases : il est plus grand que moi de bien peu, ne s'exprime point en samoan : Ua umi itiiti ia te au.

Chez s'exprime par i, i sa, i le fale o. Ex.: je vais chez nous, ou te alu i o matou. Il est chez Tuala, o loo i sa Tuala. Il est chez le consul, o loo nofo i le fale o le faàmasino. Chez vous, dans votre pays, i lou nuù.

Tant s'en faut que ne s'exprime point en samoan; l'on dit simplement, par ex. : ce n'est pas un sot. L'accent et le ton de voix ajoutent aux paroles.

Art. II. — Principales prépositions.

A, de, par... Ex. : 'O le galuega a Petelo. 'O le ala a tua. Ui a uta.

Ana le seanoa, sans, sans le secours de.

Auâ, eu égard à. Ex. : auâ o le lotu.

'Au ma, du côté de, du parti de. Ex.: 'Au ma Mattono.

Aunoa ma, sans, libre de. Ex.: Annoa ma galuega.

E, par. Ex. : Ua alofaina e ona àiga, il est aimé de, ou par ses parents.

Èse, contre(marque opposition). Ex.: e uiga èse. e ala èse.

Faà, selon, à la façon de. Ex. : faàtpolotane, à la façon des Anglais.

Faàtaàliolio, autour de, en cercle.

Faàtafatafa ane, de côté, à côté, par côté.

Lata ane, lata i, près de, auprès de. Ex. : lata i le sami, près de la mer.

page LXXXIII

Ma, avec. Ex. : ma ia, ma lona uso.

Mai, de (ex, from). Ex.: mai Savaii, de Savaii.

lat. angl.

Mai a, de la part de. Ex : mai a Petelo, de la part de Pierre.

Mamao ma, loin, éloigné de.

Mativa i, sans, pauvre de... Ex.: motiva i ufi, il est sans ignames.

Mua, avant (dans les verbes composés). Ex. : tomua.

Muai et muamua, avant tout, d'abord, premièrement. Ex.: ia outou muai saili i le malo o le Atua.

Mulimuli, après, dernier. Ex. : sa savali mulimuli. 'O làu kofesio mulimuli. 'O laù malaga mulimuli, mon dernier voyage.

O, de, du, des. Ex. : 'O le malai o le àiga. 'O le mai o le Tuiafale.

Pau atu i... pau mai i..., depuis... jusqu'à... Ex.: Pau atu i Matautu pau mai i Vailele, depuis Matautu jusqu'à Vailele.

Pe, environ, à peu près. Ex.: pe tolu?

Pei, e pei, comme. Ex.: pei o se liona.

Peiseai, comme si. Ex.: peiseai sa tigâ, comme s'il souffrait.

Pito ane, ensuite, après. Ex.: pito ane ia Petelo o Paulo, après Pierre vient Paul.

I, à, au. Ex.: alu i Apia. Ou le alu i lela àai, je vais à ce village. Seu i le itu taumatau, tourne à droite. 'A la lune, i le masina. Au nom de Dieu, i le suafa o le Atua.

I, par, de. Ex.: i le ita, par colère. I le fia iloa, par le désir de savoir. I tua, par derrière. 'O le fefe i le oti.

I, dans. Ex. : i le fale, dans la maison. Tuù i le ulo, mettre dans la marmite. I le òlo, dans le fort. I le masina o setema, dans le mois de septembre.

I, en. Ex.: i nei ona po, en ce temps-ci. Liliu le vai i le vino, changer l'eau en vin.

I, sur, touchant. Ex.: i le mauga, sur la montagne.

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Filifili i le taua, délibérer touchant la guerre. Nofo i le nofoa, s'asseoir sur une chaise.

I, par. Ex.: ui i le àai, passer par la ville. Ui ane i maumaga, passer par les plantations.

I, envers, Ex.: Ui sili lona agalelei i loù atalii, il a une grande bienveillance envers mon fils.

I, pendant, durant. Ex.: i le po, durant la nuit. I le ao, pendant le jour.

I fafo, au dehors.

I lalo, en bas, sous. Ex.: i lalo o le moega, sous le lit. I lalo o le mauga, au bas de la montagne. Taatia i lalo, étendu à terre.

I loto, dans l'intérieur, dans la partie intérieure.

I tuga, en haut, sur, au-dessus de. Ex. : i luga o le fale, sur la maison.

I luma, en présence de..., devant. Ex.: i luma fale, devant la maison.

I luma, publiquement; c'est l'opposé de i tua, secrètement, dans le particulier. Ex. : èse lau fetalaiga i luma, èse i tua, vous parlez autrement en public qu'en particulier.

I le va o.... ma...., entre le.... et... Ex.: i le va o le malumalu ma le àai, entre le temple et la ville.

I tala ane, après, près, à côle, voisin de. Ex.: i tala ane o le vi, près du vi, à côté du vi. I tala mai o le àai, en deçà du village.

I tafatafa, à côté de. Ex. : nofo i ta fatafa o le alii, asseyez-vous à côté du chef.

I tala atu o, au-delà de. Ex.: i tala atu o le vai tafe, au-delà du torrent.

I totonu, au milieu. Ex. : i totonu o le àai, au milieu de la ville.

I tua, par derrière, dehors, dans la partie extérieure. Ex. : i tua o le àai, en dehors de la ville.

Seia, seia oò atu i, jusqu'à. jusqu'à ce que. Ex.: tuliloa seia e mava, poursuis-le jusqu'à ce que tu l'attrapes. page LXXXV Savali pea seia oò atu i le òlo, marche jusqu'à ce que tu sois arrivé au fort.

Siliga, après, au-delà de, être passé (ne se met pas seul). Ex. : ua siliga ona sau, il ne viendra plus maintenant, ou, l'heure de venir est passée.

Tali, tai, presque, quasi. Ex.: ua tali oti, tai oti, il est presque mort.

Talu, depuis. Ex.: talu i le àmataga, depuis le commencement. Talu ia Atama, depuis Adam. Talu ina itiiti, depuis son enfance.

Vagana ou vanaga, hormis, excepté, à moins que. Ex.: Vagana se alii aùà le ave le toi, ne donne pas la hàche, à moins que ce ne soit à un chef.

Chapitre VII.

des adverbes.

Art. I. — Place des adverbes.

En Samoan, l'adverbe se place tantôt avant et tantôt après les adjectifs, les parlicipes et les verbes qu'ils modifient. Ex. : matua leaga, très mauvias. Leaga tasi. Leaga lava.

Plusieurs adverbes se rendent en Samoan par le substantif. Ex. : généreusement, avec générosité; bravement, avec bravoure; etc, prudemment, avec prudence, ma le faàutauta.

L'adverbe toujours se met après le verbe. Ex. : il vole toujours, o loo gaoi pea. Il est toujours malheureux, ua malaia pea.

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Il en est de même de l'adverbe soo, souvent. Ex.: je l'en ai souvent averti, ua au faàtonu soo i ai. Il est souvent en voyage, e alu malaga soo. Il y va souvent, e alu soo i ai.

Mais l'adverbe jamais se met avant le verbe. Ex. : il ne vient jamais, e le au sau.

Ne pas, ne point, se placent toujours devant le verbe. Ex. : il ne viendra pas aujourd'hui, e le sau i le aso nei. Il me conseilla de ne pas partir, ua na foi mai aúá le alu.

Art. II. — adverbes de quantité.

Plus, moins, répétés dans deux membres de phrases différentes, se tournent par grands et petits ou grand et petit, répétés. Ex. : plus on est riche, plus on a de soucis, a tele le òloa, ona tele ai lea o le popole; moins il y a de monde, moins on travaille, a toaitiiti tagata, ona itiiti ai lea le galuega.

Encore, signifiant davantage, s'exprime par atili. Ex. : voulez-vous boire encore, pe e te fia inu atili? donnezm'en encore, aumai atili.

Quand il signifie de nouveau, on l'exprime par toe que l'on place devant le verbe. Ex. : irez-vous encore dans ce pays, pe e te toe alu i lea nuù?

Encore, accompagné d'une négation, ne s'exprime pas en Samoan. Il faut alors prendre d'autres tournures qui ne sont pas aussi précises que le mot encore. Mais alors le ton de voix, une exclamation, un signe d'étonnement en tiennent lieu.

Que, exclamatif, ne s'exprime le plus souvent que par les inflexions de la voix. Ex. : que cela est bien, ua maeu le lelei ! ua silisili ! Souvent il s'exprime par faàtoà que l'on place au commencement de la phrase. Ex. : que ce cheval coûte cher, faàtoà solofanua taugata lenei ! que cet homme est habile, faàtoà alii poto lenei!

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Art. III. — adverbes de manière et de qualité.

Quelque, tout, suivis de que, s'expriment par ui ina.., e ui ina... Ex. : quelque savant qu'il soit, il ne sait pas tout, e ui ina ua sili lona poto, e le iloa uma mea.

Plusieurs adverbes de qualité se rendent par un adjectif ou par un verbe. Ex. : il parle convenablement du sujet qu'il traite, e tatau lana ùpu ma le mea e tautala i ai.

Art. IV. — adverbes de lieu.

Où (question ubi), ifea, pofea. Ex. : e te mau ifea? poofea e te mai ai, où demeures-tu?

D'où (question undè), maifea. Ex. : maifea lea mea? mamao le mea e te sau ai, tu viens de loin.

Où (question quo), ifea. Ex. : e te aga atu i fea? a e alu ifea? où vas-tu?

Iinei, ici. Iina, là. La i, ici. La o, là. ', là bas.

Ai, où, s'emploie à la place du pronom et de la préposition. Ex. : le pays où je travaille, ò le nuù ou te galue ai. Le pays d'où je viens, ò le nuù ou te sau ai. Le pays où je vais, ò le nuù ou te alu i ai.

Art. V. — prépositions adverbiales.

Il y a, en Samoan, quelques prépositions qui modifient le verbe et qui alors deviennent de véritables adverbes.

Les principales sont aè, ifo, mua, muli, èse. Ex. : alu aè. Ifi aè, sii aè. — Alu ifo. Valaau ifo. Manatu ifo. — Tomua. Solomua. —Saumuli. — Toèse. Faièse. Sailièse.

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Chapitre VIII.

des conjonctions.

Art. I. — de l'emploi de quelques conjonctions.

Après les conjonctions, si quoique, a moins que, excepté que, etc, le verbe se met au présent de l'indicatif. Ex. : à moins que son pére ne vienne, sei iloga e sau lona tamâ. Quoiqu'il soit riche, il est malheureux, e ui ina e tele ona òloa, ua malaia.

Que, après un comparatif de supériorité ou d'infériorité, ne s'exprime pas en Samoan. Ex. : Pierre est plus habile que Jean, e sili le poto o Petelo i lo Ioane. Il est aussi habile que moi, e tusa lona polo ma loùe, mot-à-mot, est égale son habileté à celle de moi.

De méme que, suivi de ainsi dans le second membre, s'exprime par pei, faàpei..... e faàpea lava.

Que, dans ces sortes de phrases : je crois que, je pense que..., ne s'exprime point en samoan. Ex. : Je crois qu'il a deux fils, ou te masalo e toalua ona atalii.

Afin que s'exprime par ina ia, pour l'optatif, et par na te, ma te, la te, latou te pour indiquer l'intention.

Que, signifiant jusqu'à ce que, à moins que, s'exprime par seia, sei iloga. Ex. : N'exécutez rien que vous n'ayez réfléchi, aúá e te fai se mea, sei iloga na e muaì mafaufau i ai. Je ne le ferai pas, à moins qu'il ne me donne quelque chose, ou te le faia lea mea, sei iloga e aumai sina mea ma au.

Que, signifiant seulement, se rend par na, qui se met au commencement de la phrase. Ex. : Ce ne sont que de mauvaises maisons, na ò fale leaga lava.

page LXXXIX

Que, signifiant de crainte que, de peur que, s'exprime par nei après les verbes appréhender, craindre, etc. Ex. : Je crains qu'il ne meure de faim, ou te fefe nei oli le fia ài. Nous marchons vite de peur de ne pas atteindre les voyageurs, matou te televavave, nei matou le maua le malaga.

Que dubitatif se rend par pe. Ex. : Qu'il réussisse ou non, cela m'est indifférent, pe manuia, pe maluia (lana galuega), ou te le toàga i ai, ou, ou te le popole i ai.

Que, signifiant quand, se rend par peà. Ex. : Il était à peine sorti, que j'entrai dans la maison, sa faàtoà alu, peà ou ulufale.

Que, au commencement du second membre d'une proposition hypothétique, ne s'exprime point en samoan; alors le premier membre commence par c'est en vain que. Ex. : Un avare aurait toutes les nattes fines de Samoa, qu'il ne serail pas content, e maua fua uma ie o Samoa e le tagata manumanu, e le loto malie ai lava.

Que, précédé de tout ou de quelque, se tourne par quoique. Ex. : tout fort qu'il est, je ne le crains pas, e ui ina e tele lona malosi, ou te le fefe ia te ia.

Que, dans ces sortes de phrases : je doute qu'il puisse..., ne s'exprime point en samoan. On tourne ainsi la phrase : je pense qu'il ne pourra pas, ou le masalo e le mafai ia te ia.

Que se retranche également dans ces sortes de phrases : C'est un très grand mal que l'orgueil, 'O le mea leaga lava le faàmaualuga.

Que se retranche aussi dans cette phrase et autres semblables : s'il vient et qu'il vous dise, afai e sau, ma fai atu ia le òe.

Que, signifiant si, lorsque, placé au commencement d'une phrase hypothétique, s'exprime par a. Ex. : Qu'il fasse un excès dans la nourriture et le voilà malade aussitôt, a ài tele naua, ona mai loa ai lea.

Que, placé au commencement d'une phrase et exprimant page XC le désir, se rend par ia. Ex. : Que tous soient punis, ia faàsalaina uma. Que tout le travail soit payé, ia togia uma le galuega.

Art. II. liste des principales conjonctions.

'Ae, mais; auâ, car, à cause; atoa ma, et, et aussi; a leai, sinon, autrement; faàpefea, comment? ina, de ce que, vu que, parce que; lâva, cependant, néanmoins, pourtant; lenei, ainsi donc; lenei la, maintenant; ma, et; i le ma, et; na, seulement; na o ia, lui seul (il n'y a que lui); nei, de peur que, de crainte que; onâ, à cause de; onâ, pourquoi ? peà, lorsque, quand; pei, comme, de même que; pe..., po..., ou (disjonctif); poo, ni (exclusif) : e leai se na le lavâ poo òe (po) o se isi; pe afai, si (hypothétique); pe, si : taù mai pe e te nofo, pe...; seia, seia oò a tu; ui ina. E ui ina; vagana, vanaga.

Chapitre IX.

des interjections.

Hélas ! oi ! aue ! talofa ! Oh ! ô vous, hommes menteurs ! O outa na, tagata pepelo ! Oh ! que c'est beau ! Ue ! ue ! se mea e lelei !

Fi ! isa ! isaisa ! uisa ! Ex. : isa ! tama leaga !

Malheur à... ! Se paga lea ia... ! Ex. : Malheur à moi ! Se paga lea ia te au !

L'étonnement, oioi oi ! Oh ! qu'il est doux de vivre dans la paix ! Se mea e lelei le nofo fefilemuai ! Hélas, le pauvre homme ! talofa i lenei tagata !

Utinam ! plût à Dieu que... ! e...!