La Nouvelle-Zélande
La Nouvelle-Zélande En 1899. — A Vis Aux Négociants Français. — Commerce Général. — Progrès de la Colonisation
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La Nouvelle-Zélande En 1899. — A Vis Aux Négociants Français. — Commerce Général. — Progrès de la Colonisation.
I. — Moyens de Développer le Commerce avec la France
1 Voir le Moniteur officiel du Commerce, n° 869, du 22 février 1900.
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1 Les résultats de cette enquête ont été réunis en un volume: La publicité à l’ étranger; catalogues et journaux, en vente à l’Office national du Commerce extérieur, 3, rue Feydeau, à Paris. Prix: 2 fr. (port: 0 fr. 35).
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II. — Commerce Général
Le commerce total de la Nouvelle-Zélande, durant l’année 1899, a été de 20677968 livres sterling contre 18072156 en 1898, soit une augmentation de 2605812 liv. st., ou, en chiffres ronds, 65 millions de francs sur l’exercice précédent. Sur ces 65 millions, 37 concernent les exportations et 28 les importations. L’an dernier, les sorties ne dépassaient les entrées que de 50 millions; cette année, les secondes étant de 8739633 liv. st. contre 11938335 liv. st. aux premières, c’est, par conséquent, de 3198702, à peu près 80 millions de francs, que les exportations ont dépassé les importations en 1899.
Nous avions donc raison de dire que la Nouvelle-Zélande est en marche vers une prospérité toujours croissante.
Commerce d’Importation
1° Avec la France. — L’an dernier, la Nouvelle-Zélande a importé en France pour 30000 de francs de moins que durant page 244l’exercice précédent, mais il est à remarquer que celles de 1898 sont portées, cette année, à 20693 livres sterling au lieu de 16382 indiquées dans mon dernier rapport.
Cette rectification provient sans doute de ce que certains articles venant de France en transit, qui figuraient à la statistique générale des douanes à l’actif des pays de transbordement, ont été restitués à celui d’origine. Notre commerce d’importation dans cette colonie a donc été, l’an passé, en chiffres ronds de 480000 francs. C’est certainement moins que l’on pourrait attendre, mais je ne crois à aucun changement notable dans cette situation tant que nos commerçants ne se décideront pas, en plus grand nombre, à suivre les conseils que nous ne nous lasserons point de répéter.
2° Avec tous pays. — Voici, en deux tableaux, l’exposé des importations pour les deux années réparties par pays d’origine; le premier indique les puissances dont les importations sont en progrès depuis 1898, le second, celles dont les envois ont été plus faibles:
Pays D’origine | 1899 | 1898 | Augmentation |
---|---|---|---|
liv. st. | liv. st. | liv. st. | |
Royaume-Uni | 5526645 | 5148833 | 377812 |
Nouvelle-Galles du Sud | 748201 | 641804 | 106397 |
Victoria | 407078 | 332422 | 74656 |
Hollande | 21633 | 10780 | 10863 |
Inde | 212731 | 201910 | 10821 |
Iles du Pacifique | 52249 | 43450 | 8799 |
Allemagne | 160605 | 153102 | 7503 |
Grèce | 13075 | 6077 | 6998 |
Belgique | 44561 | 38013 | 6548 |
Singapore | 19884 | 16303 | 3581 |
Ceylan | 116833 | 113813 | 3020 |
Italie | 6935 | 4519 | 5416 |
Asia Mineure | 11354 | 9043 | 2311 |
Antilles | 2485 | 423 | 2062 |
Iles Philippines | 6632 | 5251 | 1381 |
Australie du Sud | 30165 | 28802 | 1363 |
Japon | 40543 | 39476 | 1067 |
Suisse | 4454 | 3756 | 698 |
Canada | 55021 | 54434 | 587 |
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Production | 1899 | 1898 | Diminution |
---|---|---|---|
liv. st. | liv. st. | liv. st. | |
Birmanie | 2959 | 2508 | 451 |
Australie de l’Ouest | 663 | 273 | 390 |
Norvège | 475 | 146 | 329 |
Suède | 6199 | 5896 | 303 |
Egypte | 518 | 301 | 217 |
Colonie du Cap | 206 | 63 | 143 |
Iles Canaries | 131 | 15 | 116 |
Portugal | 2238 | 2154 | 84 |
Divers | 125 | 2 | 123 |
Fidji | 250706 | 320886 | 70186 |
Etats-Unis (côte Est) | 687906 | 700555 | 12649 |
Etats-Unis (côte Ouest) | 87403 | 99806 | 12453 |
Colombie britannique | 8229 | 17057 | 8288 |
Hongkong | 18363 | 26615 | 8252 |
Tasmanie | 31991 | 35821 | 3830 |
Chine | 4516 | 6301 | 1785 |
France | 19481 | 20693 | 1212 |
Queensland | 118730 | 119743 | 1013 |
Espagne | 979 | 1453 | 474 |
Danemarck | 919 | 1352 | 433 |
Autriche | 946 | 1321 | 375 |
Ile Norfolk | 569 | 750 | 181 |
Ile Malden | 13973 | 14100 | 127 |
Terre-Neuve | » | 98 | 98 |
Madras | 310 | 385 | 75 |
Divers | 4 | 45 | 41 |
Les droits de douane perçus en 1889 se sont élevés £ 2042002 contre 1961726, soit 80000 ou 2 millions de plus. Ils se répartissent comme suit:
DéSignation | Sommes |
---|---|
Spiritueux | 414395 francs. |
Vin | 32045 francs |
Aie, bière, etc | 17594 francs |
Cigares, cigarettes et tabac à priser | 77810 francs |
Tabac | 263057 francs |
Thé | 79975— |
Café, cacao, etc | 6968 francs |
Sucre et mélasse | 162787 francs |
Opium | 6139 francs |
Autres marchandises au poids | 192987 francs |
— — ad valorem | 682722 francs |
Autres droits | 91155 francs |
Colis postaux | 14368 francs |
Total | 2042002 francs. |
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Quant aux droits d’accise sur les articles de consommation manufacturés dans la colonie, ils ont été de 82715 livres sterling soit de 50000 francs plus élevés qu’en 1898, où ils n’avaient atteint que 78842 liv. st. De ces 82000 livres, 78000 représentent les droits acquittés pour la bière; les teintures et le tabae manufacturé sur place ont payé 2000 livres chaque environ; pour le tabac à fumer, les cigares, cigarettes et tabacs à priser manipulés sur places, ils n’ont été que de 71 livres.
Dans le rapport pour 1898, j’ai indiqué les droits de douane acquittés pour les vins et spiritueux. Voici ceux des autres principaux articles de consommation: les cigares et le tabac à priser payent 7 shellings la livre anglaise, environ 21 francs le kilog. au cours actuel du change. Les cigarettes sont soumises à un droit de 22 francs le mille pesant 2 livres et demie et audessous; au-dessus, 0 fr. 60 de droit additionnel par 28 grammes. Le tabac manufacturé acquitte environ 9 francs le kilog., non manufacturé 5 francs; le thé, 1 franc le kilog.; le cacao, le chocolat et la chicorée 0 fr. 70; le café vert 0 fr. 45, grillé 0 fr. 60; le sucre, les mélasses, la cassonnade 0 fr. 12; la glucose 0 fr. 25. L’opium est frappé d’environ 100 francs le kilog; il en a été importé, néanmoins, prés de 1500 kilog. en 1900, dont l’entrée a rapporté 150000 francs au Trésor. Pour une population de 4000 Chinois, les seuls qui consomment cette denrée en dehors des quantités minimes employées par les pharmaciens, le chiffre est assez élevé. Chaque Céleste rapporte donc à l’État 40 francs par an, rien que pour sa consommation d’opium et, comme tout arrivant, acquitte pour être autorisé à débarquer un droit fixe de £ 100 (2500 fr.); les Chinois, on le voit, s’ils sont accusés de ruiner les maraîchers et revendeurs locaux en accaparant le marché des fruits et légumes, payent leur impopularité un bon prix, sous forme de redevance à l’Etat.
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Dans les articles autres que ceux de consommation, tout ce qui est tissu, étoffes, objets de toilette, gants, vêtements et tous articles d’habillement payent, en général, 27 pour 100 de droits ad valorem, les autres varient de 5 à 40 pour 100. La taxation étant faite plutôt par article que par catégorie, il serait impossible de donner ici une liste qui serait beaucoup trop longue, mais le consulat communiquera volontiers tous renseignements à cet égard à ceux de nos commerçants qui en feraient la demande.
Les principaux articles importés dont le chiffre est supérieur à celui de l’exercice précédent sont: la draperie, les vêtements, confections qui représentent un quart de l’importation totale et sont en progrès de 188000 livres sterling sur l’an dernier. Les fers, machines, instruments agricoles, clouterie, présentent un page 248excédent de 76000 liv. st., et les vins, bières, spiritueux et tabacs de 55 000 liv. st.
Le groupe « divers » en augmentation de 150 000 liv. st. comprend les armes et munitions, bicyclettes, articles de pharmacie, instruments de musique, verrerie, mobiliers, etc,, etc. Rappelons qu’il est indispensable de joindre la facture à tout envoi de l’étranger; faute de remplir cette formalité, les expéditeurs s’exposent à ce que l’administration des douanes fasse procéder à une estimation par experts, et ceux-ci, surtout pour certains articles que des spécialistes seuls peuvent estimer à la juste valeur, ne manquent pas de priser toujours très haut de crainte de taxer trop bas. De plus, tous les frais de cette expertise, les déballages, remballages, etc., sont aux frais des propriétaires de la marchandise et la grèvent d’autant. Un dernier avis à nos commerçants en terminant le chapitre des importations. Les expéditeurs anglais ont l’habitude de classer tous les frais sous une seule rubrique; aussi les négociants néozélandais manifestent-ils souvent leur surprise en voyant la longue nomenclature de frais divers, article par article, dont sont souvent chargées les factures françaises: emballage, caisse, transport, camionnage, manutention, assurance terrestre, maritime, fret, droits de port, transit, commission, ports de lettres, timbres de quittances, etc., etc. Le total n’est souvent pas plus fort que sur les notes de leurs confrères anglais, mais les commerçants, ici, s’effrayent de la multiplicité des « items » et s’imaginent que c’est un stratagème pour enfler la facture. Ils se trompent, cela va sans dire, mais le préjugé existe, il est très difficile à déraciner, et comme l’un des meilleurs moyens de s’introduire sur une place est de se plier aux usages locaux sans considérer s’ils sont bons ou mauvais, je conseillerais vivement aux commerçants français d’imiter la façon de faire de leurs voisins d’outre-Manche et de porter toutes les dépenses en bloc; ils n’y perdront rien, et cela peut leur procurer des clients. Il faudrait aussi exécuter plus promptement les ordres que ne le font certaines maisons françaises page 249en rapports d’affaires avec la colonie. Les commandes données à nos commerçants emploient, en général, m’assure un représentant bien informé, deux fois plus de temps à parvenir que celles faites à des maisons anglaises.
1 Dans l’énumération ci-dessus nous avons converti les droits en poids et mesures français et en chiffres français aussi approximatifs que possible.
Commerce d’Exportation
Les exportations de Nouvelle-Zélande en 1899, non compris les chevaux et fourrages expédiés dans l’Afrique du Sud avec le contingent néo-zélandais, se sont élevées à 11938 335, livres sterling, environ 300 millions de francs. Les importations, tout en étant de 10 millions de francs plus considérables qu’en 1898, n’ont pas dépassé 8 613 656 liv. st., numéraire non compris; les sorties présentent donc, pour le dernier exercice, un excédent de 3186 084 liv. st. sur les entrées. Comme les intérêts (avec l’amortissement) de la Dette publique sont de 1700000 liv. st. environ, les exportations ont dépassé ce chiffre de près de moitié.
On voit par là, qu’outre la quantité nécessaire à la consommation locale, la colonie a été en état de produire non seulement une valeur suffisante pour payer toutes les marchandises importées, mais aussi pour acquitter les intérêts et changes des emprunts faits par le Gouvernement, tout en laissant un boni important. Si on considère que les importations ont augmenté, c’est, on le voit, une position financière satisfaisante.
L’exportation, en 1899, offre un surplus de 1 500000 liv. st. en chiffres ronds sur celle de l’année précédente.
La classe des produits agricoles contribue, pour la plus large part, à cette augmentation, car elle présente un surplus de 500 000 liv. st. sur 1898.
Les mines avancent de 469 000 liv. st. sur l’année dernière et la classe dite « Animaux et produits des animaux » de 315 000 liv. st. Les autres groupes « Forêts, Pêcheries, Manufactures » fournissent le reste de l’augmentation du dernier exercice.
Il est à noter que, cette fois, tous les groupes sont en progrès.
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Réparties par ordre d’importance, les exportations de Nouvelle-Zélande peuvent se classer ainsi:
1° Laine | 4 324 627 | liv. st. |
2° Viande gelée | 2 088 856 | liv. st. |
3° Produits divers | 1 867 716 | liv. st. |
(Charbon, argent, poissons, gomme de Kauri, bois, animaux vivants, etc.) | ||
4° Or | 1513180 | liv. st. |
5° Produits agricoles | 913 678 | liv. st. |
6° Beurres et fromages | 713 617 | liv. st. |
7° Produits manufacturés | 378 066 | liv. st. |
Exportations de la Nouvelle-Zélande en France
Le total des exportations directes de cette colonie sur notre pays s’est élevé, en 1899, à 125 000 francs environ dont 100 000 francs pour la laine (sur 100 millions de francs de cet article envoyé en Europe, la même année), 16 000 pour la gomme de Kauri et 9 000 francs d’articles divers. Il ne m’a pas été possible d’avoir le détail des exportations sur nos colonies de Tahiti et Nouvelle-Calédonie qui sont comprises dans la rubrique générale « Iles du Pacifique ».
Principaux Articles d’Exportation
Dans les dix dernières années, la quantité de laine exportée a augmenté de 43 pour 100, celle de l’or de 107 pour 100. La réexportation se maintient stationnaire et, comme nous l’avons dit, l’an dernier, représente un chiffre insignifiant. Dans le total de l’exportation, l’île du Nord figure pour un peu plus de la moitié, mais l’île du Milieu a regagné, puisque, en 1898, elle ne représentait que 44 pour 100 du total et, cette année, y est comprise pour 49, 60 pour 100.
Laine
Sur les 148 millions de’ livres de laine obtenus en Nouvelle-Zélande, 144 ont été exportés et 4 millions seulement ont été page 251achetés par les fabriques de la colonie; nous avons exposé en détail, dans le rapport de 1898, à l’article « Laine », les motifs qui empêchent le développement des manufactures locales.
Lapins Gelés
On sait que si les lapins ont causé un peu moins de ravages en Nouvelle-Zélande qu’en Australie, ils ont, cependant, gravement endommagé certains districts, surtout dans le Sud, et leur destruction est le souci constant des propriétaires envahis. Dans une exploitation moyenne, on dépense, facilement, 25 000 francs par an pour se débarrasser des prolifiques rongeurs. Quelques industriels, frappés de la valeur représentée par ces millions de cadavres qu’on laissait pourrir sur place quand les vautours ne mangeaient pas tout, eurent l’idée, il y a vingt ans, de les préparer pour l’exportation. Ce commerce prospéra tout d’abord, et on arriva à exporter, dans une seule année, jusqu’à 17 millions de peaux évaluées à 3 millions et demi de francs. Puis le chiffre diminua, les peaux, sans qu’on puisse très bien se rendre compte du motif, étant moins appréciées en Europe, et, l’année dernière, il n’en est parti que 7 millions de cette colonie. Cela devenait inquiétant, car ne trouvant plus la vente de leurs lapins, les « runholders »1 réduisaient les dépenses de destruction, et la colonie risquait de se trouver envahie. Des propriétaires d’usines frigorifiques essayèrent alors d’en congeler quelques centaines et de les envoyer à Londres; l’expérience réussit, et maintenant beaucoup d’usines ont joint la congélation des lapins à celle des moutons. Il s’est même fondé, l’an dernier, une ou deux usines dans le comté d’Otago qui ne font plus que le lapin; il en a été exporté 5 millions en 1899, valant environ 0 fr. 60 la pièce. Les frais de préparation et le fret ne devant guère dépasser 0 fr. 20 par tête, un lapin qui, jadis, n’était bon qu’à jeter, vaut, aujourd’hui, à peu près 8 sous. On ne peut plus donc considérer ces animaux comme une ruine page 252pour le pays. Il va sans dire que la destruction des lapins par le poison n’est plus employée dans les districts où on les vend aux usines de congélation.
1 Possesseurs de grandes exploitations agricoles.
Viande Gelée
Cet article occupe maintenant le second rang parmi les exportations de la Nouvelle-Zélande. Nous constations naguère, qu’en 1898, cette branche avait décuplé. Cette année, elle est de 94 millions de kilogrammes environ, contre 71 millions en 1898, et représente une valeur de 50 millions de francs, soit 10 millions de plus. La progression est donc rapide et constante.
Phormitjm Tenax
L’exportation du phôrmium tenax, qui était en décroissance légère, a beaucoup repris cette année. Il en a été exporté pour près de 5 millions de francs. Cette augmentation est due à l’état toujours troublé des îles Philippines qui a restreint la culture de la manille, dont les cours règlent ceux du phormium. Une note détaillée sur ce produit de Nouvelle-Zélande a paru, dernièrement, au Moniteur officiel du Commerce, n° 903, du 18 octobre 1900.
Fromages et Beurres — Gomme de Kàuri
Les fromages et beurres et la gomme de Kauri présentent également un chiffre très supérieur à celui de l’année passée. Je me propose de consacrer, un peu plus tard, à ce dernier article qui est demandé de plus en plus par l’industrie européenne, un rapport spécial.
Or
En 1899, l’exportation de l’or a considérablement augmenté. Elle peut être évaluée à 40 millions de francs contre 27 en 1898. La durée de la guerre Sud-Africaine en parait être la principale cause avec le développement du système de broyage mouillé dit « wet crushing ».
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Charbon
Il existe en Nouvelle-Zélande, principalement sur le côté ouest de l’île du Milieu, des mines de charbon qui sont exploitées depuis 1878. La première année, il n’en a été extrait que 162000 tonnes, et exporté que 3000. Suivant une progression annuelle continue, la colonie en a produit, pendant le dernier exercice, 975000 tonnes. Sur les 1074000 qu’a exigé l’approvisionnement des navires, 100000 seulement provenaient de l’étranger, et il en a été exporté 15000. Autrefois plus de la moitié était importé, aujourd’hui un dixième seulement est nécessaire. Dans peu d’années, non seulement le pays suffira à sa consommation, mais il pourra encore en exporter des quantités importantes. La plus grande partie du charbon néozélandais est de fort bonne qualité, certains le déclarent même égal aux meilleures sortes européennes. Les mines forment un département ministériel spécial, et comprenant toute l’importance qu’elles présentent pour l’avenir de la colonie, le Gouvernement s’en occupe avec une grande sollicitude. Rien n’est épargné pour obtenir, tant dans les mines d’or que dans celles de charbon, avec une exploitation rationnelle, la plus grande production possible, et les ingćnieurs du Ministère, constamment sur les lieux, veillent avec soin à l’exécution des mesures prescrites dans l’intérêt général.
Commerce avec l’Angleterre
La Nouvelle-Zélande devient un marché de plus en plus important pour le Royaume-Uni. Son commerce avec la mère patrie n’a pas été inférieur à 13 millions et demi de livres sterling, soit, à très peu de chose près, la valeur des marchandises exportées par la Grande-Bretagne en France en 1898. Pour une population de 700000 âmes, c’est un chiffre très satisfaisant. Cette colonie a fait presque autant d’affaires avec l’Angleterre que la Nouvelle-Galles du Sud et plus que Victoria, et, pourtant, page 254dans ces deux pays d’Australie, la population est infiniment supérieure.
III. — Navigation
A la fin de l’année 1899, on comptait 522 navires ayant leur port d’attache en Nouvelle-Zélande, soit 16 dc plus que l’année précédente, où il n’y en avait que 506. L’augmentation porte sur les navires à vapeur dont le nombre s’est accru de 24 (212 au lieu de 188), tandis que l’on compte 8 navires à voiles de moins. Cette progression de la vapeur s’accentue chaque année.
Il est entré, l’an dernier, dans les ports de la Nouvelle-Zélande, 609 bâtiments représentant un tonnage global de 813183 tonnes, et il en est reparti 604 jaugeant ensemble 807866 tonneaux. Sur ce nombre, il y avait, à l’arrivée, 214 voiliers chargés de marchandises et 38 sur lest, 339 bâtiments à vapeur chargés et 18 sur lest.
Au départ, 229 voiliers emportaient des produits de la colonie et 21 étaient sur lest; quant aux vapeurs, 13 seulement partaient dans ces conditions, 341 avaient leurs cales remplies.
Sur les 604 bâtiments qui ont quitté les ports du pays, on comptait:
Coloniaux | 379 |
Anglais | 152 |
Norvégiens | 32 |
Américains | 22 |
Suédois | 7 |
Danois | 4 |
Italiens | 3 |
Allemands | 3 |
Russe | 1 |
Français | 1 |
Total | 604 |
La proportion est à peu près la même pour les 609 bâtiments enregistrés à l’entrée. C’est, on le voit, par une simple unité que le pavillon français figure dans cette énumération. Il s’agit page 255d’un bâtiment ayant son port d’attache dans une de nos colonies du Pacifique, affrété par une maison française pour prendre un chargement en Nouvelle-Zélande, trafic tout à fait accidentel. Une maison de Nouvelle-Calédonie a tenté, cette année, un voyage d’essai entre Nouméa et Auckland et obtenu un chargement très satisfaisant; elle doit renouveler cette expérience. Il serait bien à désirer qu’un courant d’échanges régulier s’établît entre cette colonie et notre possession océanienne au lieu du transit actuel par Sydney; les deux y gagneraient. J’exprimais, il y a un an, le regret que la Compagnie des Messageries maritimes ne se décidât pas à établir, au moins à titre d’essai, un service annexe sur Tahiti, privé jusqu’ici de tout moyen de communication rapide; j’ai envoyé plusieurs rapports sur le sujet, mais aucune solution n’a pu intervenir, et nos compatriotes las d’attendre un service français qu’ils eussent, cela va sans dire, préféré à tout autre, se sont décidés à traiter avec une Compagnie américaine. Il est regrettable, je le répète, que, dans ces mers où nos couleurs apparaissent déjà si rarement, ce soient encore des navires étrangers qui assurent les communications avec nos établissements. Toutes les autres nations ont des paquebots à elles pour desservir leur colonies du Pacifique. Les 150000 francs par an, alloués par le Gouvernement de Tahiti à la Compagnie américaine, représentent à peu près la valeur du charbon consommé. Une Compagnie française n’eût donc couru, semble-t-il, aucun risque en entreprenant ce service.
IV. — Progrès de la Colonisation en Nouvelle-Zélande de 1890 a 1900
La Direction générale de la statistique vient de publier un tableau de développement de la Nouvelle-Zélande durant les dix dernières années. Il nous paraît intéressant de le reproduire ici, car rien ne donne une idée plus exacte, que les chiffres officiels, des progrès constants de la colonisation dans ce pays.
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1890 30 septembre | 1900 30 septembre | Augmentation | ||
Numérique | Pour cent. | |||
Population (à Fexclusion des Maoris) | 620545 | 764181 | 143636 | 2315 |
Importations totales: valeur en liv. st | 6371479 | 10047332 | 3675853 | 5769 |
Exportations totales: valeur en liv. st | 9985250 | 1366126 | 3675986 | 3681 |
Exportations totales: valeur en liv. st | 9759846 | 13447966 | 3718120 | 3810 |
(Produits de la colonie) | ||||
Exportation de Laine: quantité en lb | 102522185 | 144829515 | 42307330 | 4127 |
Exportation de Laine: valeur en liv. st | 4206365 | 4936216 | 729851 | 1736 |
Viande gelée: quantité en cwt | 852733 | 2065430 | 1212677 | 14221 |
Viande gelée: valeur en liv. st | 1045576 | 232133 | 1281557 | 12227 |
Peaux de moutons: quantité no | 2148592 | 5442962 | 3294370 | 15333 |
Et autres: valeur en liv. st | 121686 | 312047 | 190361 | 15644 |
Beurre: quantité en cwt | 38371 | 162262 | 123891 | 32288 |
Beurre: valeur en liv. st | 132576 | 699909 | 567333 | 42793 |
Fromage: quantité cwt | 41310 | 103796 | 62486 | 15126 |
Fromage: valeur en liv. st | 88647 | 227093 | 138446 | 15618 |
Or: quantité oz | 232625 | 387663 | 155038 | 6665 |
Or: valeur en liv. st | 928798 | 1501939 | 573141 | 6171 |
Charbon: quantité tonnes | 637397 (1890) | 975234 (1899) | 337837 | 5300 |
Charbon: valeur en liv. st | 318698 | 487617 | 168919 | 5300 |
Propriétés occupées: nombre | 38178 (1891) | 62483 (1899-1900) | 24307 | 6367 |
Terres cultivées: acres | 8039765 (1891) | 12515802 (1899-1900) | 4476037 | 5567 |
Surface des terrains occupés: acres | 31867505 (1891) | 34422653 (1899-1900) | 2555148 | 8018 |
Moutons: nombre | 16116113 (1891) | 19348506 (avril 1899) | 3232393 | 2006 |
Bétail: nombre | 831831 (1891) | 1222139 (1899-1900) | 390308 | 4692 |
Milles de chemins de fer ouverts au trafic | 1842 (1890) | 2196 (30 sept. 1900) | 354 | 1922 |
Milles de lignes télégraphiques ouverts | 5060 (31 mars 1891) | 6910 (31 mars 1900) | 1850 | 3656 |
Dépôts dans les caisses d’épargne postales. Liv. st | 2441876 (1890) | 5320370 (1899) | 2878494 | 11788 |
Valeur des terres et améliorations: liv. st | 122225029 (1891) | 138591347 (1898) | 16366318 | 1339 |
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Si l’on prend la moyenne de ces différents articles de statistique, on trouve que l’activité y a, pour ainsi dire, doublé. Le progrès est exactement de 94 pour 100 sur toutes les branches réunies. Certaines, comme l’étendue des terres cultivées qui est de 55 pour 100 plus considérable qu’en 1890 et celle des terres occupées (culture et pâture réunies), qui présente une augmentation des quatre cinquièmes, sont des signes extérieurs très probants de la richesse du pays. Dans cet ordre d’idées, les dépôts dans les caisses d’épargne qui, en dix ans, ont passé de 61 millions de francs à 133 millions (117 p. 100 de plus), le développement de la propriété privée, qui, évaluée en 1890 à 142631461 livres sterling, un peu plus de 3 milliards et demi de francs, soit 5700 francs par tête d’habitant, est estimée aujourd’hui 217587481 liv. st., environ 5 milliards et demi, soit, répartis sur l’ensemble de la population, 7200 francs par tête, constituent des exemples non moins frappants de la marche ininterrompue de cette possession britannique vers une prospérité toujours croissante.