La Nouvelle-Zélande
Agriculture
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D’une façon générale, la production agricole parait devoir augmenter beaucoup. Les agriculteurs instruits se sont avisés que si, des années et des années durant, le sol vierge a donné de belles récoltes à la suite d’un ensemencement précédé d’un simple labour et hersage, il commence pourtant à présenter des signes de fatigue, et que la prévoyance commande de lui restituer un peu de l’azote que chaque récolte lui enlève. Depuis que l’industrie des viandes gelées a pris des proportions considérables, on utilise tous les déchets des animaux dont la carcasse est destinée à la congélation. Traités avec des phosphates ou des nitrates, ces résidus forment des engrais d’excellente qualité. Il ne saurait être question encore de graisser régulièrement, comme en Europe, les terrains préparés pour le blé, mais on commence à le faire par petites étendues, et le résultat en est fort bon. L’emploi général de toutes sortes de machines perfectionnées permet à un ouvrier de ferme ordinaire d’accomplir le travail de deux hommes dans nos pays, ce qui atténue le coût de la main-d’œuvre. Dans les grandes exploitations, le labourage à vapeur tend de plus en plus à se généraliser, il produit un travail rapide et appréciable, surtout dans les défrichements.
Nous avons dit au chapitre de l’exportation quel chiffre considérable représentaient les produits des animaux; il est donc intéressant de mentionner succinctement, ici, le stock d’animaux dont le nombre s’accroît chaque année. On comptait, en 1898, en Nouvelle-Zélande, 1219000 bêtes à cornes (71000 de page 218plus qu’en 1897) et 22 millions de moutons. Beaucoup de ces animaux sont d’excellents types. La plupart des races ovines (mérinos, Leicester, Lincoln et croisement de ces races) sont remarquables comme viande et comme toisons; certains animaux donnent jusqu’à 25 et 30 livres de laine par an. Cette production devient si importante que la tonte à la machine à vapeur est d’un usage fréquent dans les grandes fermes où l’on a de 50 à 100000 moutons à raser par saison. Il existe, sur tous les points de la colonie, des comices agricoles du plus haut intérêt où sont distribués des prix importants. Certains, tant par le nombre que par le choix des animaux exposés, ne le cèdent en rien aux concours des premières régions agricoles de France et d’Angleterre. Toutes les autres branches de l’agriculture sont en voie de prospérité: il en est une dont je me propose de faire le sujet d’un rapport spécial, c’est la viticulture. Importée par des religieux français dans l’île du Nord, la vigne s’est répandue sur divers points. On commence à faire du vin en Nouvelle-Zélande, et il pourrait y avoir pour la viticulture et la fabrication un certain avenir, en raison de la difficulté de faire venir des vins étrangers soumis aux droits prohibitifs exposés dans la première partie de mon rapport.
L’industrie des beurres et fromages, très encouragée par le Gouvernement, est aussi en excellente voiede progrès, et l’exportation de ces produits paraît devoir décupler en quelques années, si l’on se base sur les résultats obtenus jusqu’à ce jour.