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Dictionnaire Samoa-Francais-Anglais et Francais-Samoa-anglais : precede d'une grammaire de la langue samoa

Chapitre V. — Du Verbe

Chapitre V.

Du Verbe.

Art. I. — De l'accord du verbe avec le nominatif.

Dans beaucoup de cas le verbe reste invariable, et n'éprouve aucun changement à cause du nombre ou de la personne de son sujet. Ex. : je donne, ou te foai; tu donnes, e te foai; il donne, o loo foai; nous donnons, mafou te foai; vous donnez, tou te foai; ils donnent, latou te foai.

Plusieurs verbes ont un pluriel. Quand un de ces verbes a pour sujet deux ou plusieurs noms ou pronoms au singulier, liés ensemble par une conjonction, on met au pluriel le verbe et le pronom auxquels ils se rapportent. Ex. : Pierre, Jean et Jacques étaient habiles, ò Petelo ma Ioane ma Iakopo sa latou popolo... 'O Petelo ma Kalolo ma Luka ua latou galulue ananafi, Pierre, Charles et Luc ont travaillé hier.

Quand la conjonction est disjonctive, on met le verbe au page LXXIII singulier. Ex. : Pierre ou Paul a travaillé hier, 'O Petelo poo Paulo ua galue ananafi.

Quand le nominatif est un nom collectif, on peut mettre le verbe au singulier ou au pluriel, comme en latin (turba ruit ou ruunt). Ex. : Ua alu le malaga. 'O le motu o tagata sa lolofi (pluriel) lava ma feosofi (pluriel).

Le nominatif se met tantôt au commencement de la phrase et tantôt à la fin. Ex. : 'O Luka ua fasi lana avâ, ou bien, Na fasi lana avâ e Luka.

Dans les phrases interrogatives, le sujet se met à la fin de la phrase. Ex. : Pe ua sau lou uso ? Pe malolo lou lamâ?

Art. II. — des temps du mode indicatif.

Le Présent. — Le présent simple exprime ce qui se fait habituellement, les affections et les passions permanentes, ou d'une durée indélerminée. Ex. : il aime son pére, e alofa i lona tamâ. Il est malade, ua ma ou e mai.

Le présent continu marque une action qui se fait et qui n'est pas encore finie. Ex.: le travail que l'on fait, ò le galuega a fai. Nous allons vers la mer, a malou aga atu i tai. J'écris, pour je suis écrivant, comme en anglais (i am writing), ou te tusi nei. Je travaille assidûment, ou te saga galue.

O loo est plus souvent employé à la 3e personne. Il marque une action ou un état qui a lieu actuellement, au moment où l'on parle. Ex.: o loo moe, il est dormant. O loo galue, il travaille.

O marque un état, une action qui a eu ou qui a lieu en même temps qu'une autre; il équivaut a pendant que. Ex. : Na gaoi o malou momoe, il a volé pendant que nous dormions. Ou te tigâ o nofo, je souffre étant assis.

O devant le verbe nofo, par ex.: o nofo mai, marque une présence corporelle actuelle. Ex.: ua fasi ia au o nofo mai lou tamâ, il m'a frappé en présence de mon pére.

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L'imparfait. — Le signe de l'imparfait est sa. Ex. : Sa vivii mai, il me louait. Sa i ai loù tamâ, mon pére y était.

Quand deux imparfaits se suivent, celui qui est précède de lorsque ne prend aucun signe; le signe du membre corrélatif sert pour les deux. Ex. : sa mai, peà galue, il était malade lorsqu'il travaillait. A galue tele sa tigâ, lorsqu'il travaillait bcaucoup il souffrait.

Parfait. — Les signes du parfait sont ua et na. Ex.: ua alu, il est parti. Na fai mai, il m'a dit. Ua au mata-mata i ai, je l'ai considéré.

Plus-que-parfait. — Pour exprimer le plus-que-parfait, on fait une inversion, et, par ex., au lieu de dire comme en français: j'avais achevé mon travail quand il arriva, l'on dit: il arriva, mon travail était achevé, na sau ua uma la tagaluega.

Futur. — Le signe du futur est e. Ex. : e alu, il partira. E te tigaina ai, tu en souffriras.

Quand le signe du futur manque, le contexle y supplée; car toujours l'idée d'un temps futur est exprimée soit avant, soit après le verbe. Ex.: on te alu nanei, faàafiafi, taeao, i le masina a vaaia. Ou le alu malaga i e lua.

Futur antérieur ou futur passé. — Ex. : j'aurai fini mon travail quand vous viendrez, e uma la ta galuega peà e sau.

Art. III. — de l'impératif.

Les signes del'impératif sont ina, ia sei. Ex.: ina savali ou savali ia, marche. Ina savali ia, marche (cette forme urge davantnge). Sei outou faàfofoga mai, écoutez-moi.

Quand on s'exhorte mutuellement, ou entre personnes d'un même parti, on ne met aucun signe. Ex. : tatou o, partons. Tatou sosola, fuyons. Cela n'a lieu qu'à la première personne du pluriel; car, aux autres personnes, on se sert des signes de l'impératif.

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Art. IV. — du mode subjonctif.

Le subjonctif s'emploie, comme en français, après si, quoique, de peur que, 'a moins que, pourvu que, que optalif. Il s'exprime comme le présent simple. Ex. : de peur qu'il ne vienne, nei sau. Afin qu'il se rélablisse, ina ia malolo. Que je vive, ia ou ola!
L'imparfait s'exprime comme le présent de l'indicatif; c'est le même corrélatif qui déterminel'imparfait. Ex.: si j'avais un hameçon, je prendrais du poisson tous les jours, ana ua ia te au se mààtau, poo ou te maua ià i aso uma. Il me promit d'y alleir, pourvu qu'il trouvât un second, na ia fola fola mai e alu, peà maua sona toalua.
Le condilionnel français se rend en Samoan parl'indicatif. Ex. : s'ils étaient pris, ils seraient tués, a maua, ona fasiotia lea latou.
Pour, suivi de l'infìnitif, se rend de différentes manières. Ex. : j'y allai pour obtenir ma grâce, na au alu i ai i lo ta fia ola. Il y alla pour le tuer, na alu i ai ma le loto e fasi. Va pour desservir la table, alu e teu mea.
Parfait. — Les signes du parfait sont seia, sei muai, peà, a o lei.. Ex. : S'il arrive avant que j'aie fini mon travail, afai e sau a o lei uma la ta galuega. Je ne cachetterai pas ma lettre avant que mon pére l'ait lue, ou te le faàmau lau tusi, sei muai faitau e loù tamà.
Plus-que-parfait. — C'est le tour de la phrase qui le détermine et le distingue; car pour les mots, il s'écrit au parfait et au plus-que-parfait de l'indicatif. Ex. : Si j'avais travaillé la semaine passée, j'aurais été exempt de ce malheur, ana ua o galue i le vai aso sa ua mavae, poo ua au sao i lenei malaia. S'il avait patienté, il aurait élé guéri, ana ua faàtoàtoà, poo pe na ua malolo. Si je l'avais su, je nel'eusse point frappé, ana ua au iloa lea mea, ua au lei fasia.
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Art. V. — Infinitif.

L'infìnilif sert quelquefois de nominatif à un verbo. Ex. : 'O le mea lelei le savali, le marcher est utile.

De, a, pour, entre deux verbes dont le second est à l'infinitif, s'expriment par différentes tournures qui changent le mode du verbe. Ex. : Viser à tuer, lamalama e fasi.

Les verbes qui expriment souhait, désir, etc, se tournent par fia avec l'infinitif sans exprimer la préposition. Ex. : J'ai grande envie de voir sa maison, ua tele lo ta fia iloa lona fale. Il est avide de commander, ua tele lona fia pule.

Les verbes qui expriment le dégout, l'ennui, etc., s'expriment par fiu, musu, avec la préposition i. Ex. :Je suis las d'attendre, ou te flu i fuàtali.

Quelquefois de, entre deux verbes, ne s'exprime pas. Ex. : Il est mauvais de mourir, e leaga oli.

Pour, entre deux verbes, s'exprime de différentes manières. Ex. : Je, vais pour l'emporter, ou te alu ou te avatua.

Si la phrase est affirmative, le second verbe se met ordinairement à l'impéralif. Ex. : Tu iras pour démolir la maison, e te alu ma sae le fale.

Si la phrase est interrogative, pour s'exprime par e. Ex. : Pars-tu pour chercher ton fils? e te alu ea e saili i lou atalii ?

Pour, à la 3° personne, s'exprime par na le, la le, latou te. Ex. : Il est parti pour mettre l'ordre dans sa maison, ua alu na te tena lona fale. Ils sont partis pour emporter l'arbre, ua o latou te avea le laau.

Après croire, pensee, supposer, l'infinitif se rend par le futur. Ex. : Je pense l'attraper, ou te musalo ou te maua. Penses-tu l'attraper, e te manatu e te mauu

Ces sortes de tournures, 'à ne jamais finir, à ruiner, à page LXXVII tuer un itomme, etc., se rendent en Samoan par l'indicatif. C'est un coup à renverser un homme faible, e le ta lena e paù ai le tagata vaivai.

Art. VI. — du participe.

Le signe du participe présent est o, et quelquefois ina o. Ex. : O savali, marchant. Ina o nofo, étant assis.

Si le verbe a un redoublement au pluriel, le participe le prend également, quand il exprime l'élat ou l'action de plusieurs personnes. Ex. : Je les ai vus se baignant, ua au iloa latou o taeele.

On trouve en Samoan le gérondif des latins (dus, da, dum). Ex. : Non est lavanda, e le taia. Non est sepeliendus, e le tanumia.

Art. VII. — Des verbes actifs.

Parmi les verbes actifs, les uns gouvernent l'accusatif (veulent leur complément direct à l'accusatif), et d'autres le datif. Ex. : je bâtis une maison, ou te laga se fale (accus.). J'écoute vos paroles, ou te faàlogo i au ùpu (datif).

Le régime indirect se met au datif ou à l'ablatif, avec quelqu'une des prépositions i, ia. Ex. : donnez à votre frère sa hache, ave lona toi i lou uso. Donnez à Paul, ave ia Paulo.

Le verbe avoir beau, se rend en samoan par fua, en vain. Ex. : il a beau parler avec art, je n'écoute point ses discours mensongers, e lauga malie fua, ou te le faàlogo i ana ùpu pepelo.

Avoir mal 'a la tête, au ventre, 'a l'estomac s'exprime en samoan par ma tête, mon ventre, mon estomac souffre. tigâ loù ulu, loù manava, loù moa.

N'avoir que faire de... se tourne en samoan par e le page LXXVIII aoga il ne m'est pas utile. Ex. : je n'ai que faire d'un cheval,e le aoga ia te au se solofanua.

Ne laisser pas de se tourne par toutefois, cependant, lava. Ex. : malgré mes remontrances, il ne laisse pas d'y aller,ou te aòài fua e alu lava i ai.

Faire savoir s'exprime ordinairement parfaailo atu, et avertir que partaù atu.

Art. VIII. — des verbes passifs.

Le régime des verbes passifs se met à l'ablatif avec i et e. Ex. : il fut tué d'un coup d'épée,ua fasia i le pelu. Il est aimé de ses parents,ua alofaina e ona àiga.

Art. IX. — Des verbes neutres.

Un verbe neutre et impersonnel, suivi d'un nom, s'accorde en nombre avec ce nom. Ex. : il est arrivé des étrangers,ua o mai tagata èse. Il est venu trois chefs,ua o mai alii e toatolu.

Beaucoup de verbes réfléchis en français sont neutres en samoan. Ex. : je me promène tous les jours,ou te evaeva i aso uma. Il se lève à l'aube du jour,e ala i le tafa mai o ata. Il se repent, o loo salamô, etc., etc.

Art. X. — Des verbes réfléchis.

Il y a très-peu de verbes qui prennent la forme réfléchie en samoan. Ainsi, au lieu de dire: je me suis coupé le doigt, on dit: j'ai coupé mon doigt,ua au sala lo ta lima. Mais on dit : il s'est pendu, ua fusi ia ia, ou, ua fusi ia e ia.

Art. XI. — Des verbes impersonnels.

Il y a beaucoup moins de verbes impersonnels en samoan page LXXIX qu'en français. Ex. : au lieu de dire, il pleut beaucoup, ils disent : la pluie est considérable; il fait froid, le froid est très-grand; il fait bon vendre en ce temps-ci, le vendre en ce temps-ci est une bonne chose.

Ces sortes de phrases: il est d'un roi de défendre son peuple, se tournent en Samoan par: il est juste qu'un roi... il est convenable à un roi de..., e tatau i le tupu ona puipui loua nnù.

Il y a un mois qu'il s'est alité, en samoan, le mois est entier depuis qu'il s'est alité,ua àloa le masina talu i loua taoto.

J'ai vu mon frère il y a deux ans, ua au iloa loù uso ua mavae tausaga e lua.

Combien y a-t-il qu'il est arrivé, po e fia talu i lona sau? mot-à-mot, combien de jours depuis son arriver?

Combien y a-t-il qu'il demeure chez vous, ò loo mau i lou fale talu anafea? mot-à-mot, il demeure dans votre maison depuis quand ?

Il faut, exprimant une obligation de conscience, un devoir, manque en samoan. Les indigènes sont tellement infatués de leur liberté illimitée, que les mots qui expriment obligation sont très-élastiques. Quand deux personnes proposent une obligation réciproque, elles se séparent en disant toutes deux, pour conclure le pacte :faitalia mai outou, faitalia atu matou, c'est-à-dire vous vous acquitterez envers nous de cette promesse obligatoire, comme il vous plaira, et nous aussi envers vous, comme il nous plaira.

Le mot qui approche le plus de l'idée de devoir, obligation, c'est le mot tatau, tusa, il est convenable, il est juste. Ex. : il me faut assister au conseil demain, e tatau ia le au ona ou usufono taeao.

Il s'agit ne s'exprime point en samoan. Ex. : il s'agit de raper des popo, 'O popo e valu, mot-à-mot : Ce sont des popo à raper.

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Art. XII. — Des verbes réciproques.

Les verbes réciproques s'expriment de deux manières :

Par mai et atu, mai dans le premier membre de phrase et atu dans le second.

On emploie cette tournure dans le sens d'interroger et répondre, attaquer et riposter, etc. Ex. :Vivii mai, vivii atu, se louer réciproquement.

Par fe... ai, le verbe se place entre les deux. Ex. :femisai, feitagai, se quereller.

Il y a encore des verbes fréquentatifs et intensitifs, dont la forme se rapproche beaucoup de celle des verbes réciproques. Le signe des intensitifs est tau que l'on met devant le verbe. Ex. :tautâ, tauàlaga, etc.; le signe des fréquentatifs est fe. Ex. :feeli, femeinai, feveleai.

Art. XIII. — Des verbes causatifs.

Les verbes causatifs jouent un grand rôle dans la langue samoane. L'on met le mot faà, faire, devant un autre verbe. Ex. :faàmoe, faire dormir; faàleaga, faire mauvais, rendre mauvais, gâter; faàtele, faire grand, augmenter, etc., etc.

Art. XIV. — Des verbes composés.

Les verbes composés avec mua, solomua, tomaa, ulamua, désignent priorité de temps, de situation, d'action, etc.

Les verbes composés avec muli désignent postériorité.

Èse, autre, à côté, etc., exprime la maladresse, le manque de justesse au moral comme au physique. Ex. : Saili èse, to ése, etc. Il exprime aussi l'extraor- page LXXXI dinairement beau, grand, bien, etc. Ex. : Ua èse! 'O le mea èse. Uiui èse.

Vale sert à exprimer tout ce qui sort des règles ordinaires de la pudeur, qui est extravagant, idiot, inepte, inhumain, contre nature, etc., et poussé à un degré extrême, comme la crainte, la vanité. Ex. : finauvale, ulavale, mitavale, matavale, atuatuvale; ua vale le oge, temps de disette; 'O le aso vale, temps de calamité.

Naua, dans la composition, signifie plus qu'il ne faut, qu'il ne convient, au dela des bornes. Ex. : Faàvalea naua. Ua tele naua. Umi naua, etc.

signifie généralement en haut. Ex. :Alu aè, monter. Sii aè, lever. Quelquefois, c'est un complétif qui semble n'avoir aucune valeur appréciable et ne saurait se traduire. Ex. : inu aè, ifi aè; on dit aussi inu et ifi, sans complétif.

Ifo signifie en bas et intérieurement, en soi-même. Ex. : Alu ifo, descendre. Ona ou faàpea ifo ai lea. Masalo ifo.

Ma est comme le signe propre des verbes neutres ou intransitifs. Ex. :masofa, malepe, maligi.

Tau, dans la composition, est le signe des verbes intensitifs fréquentatifs. Ex. :tautui. Tautoo.