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La Nouvelle-Zélande

IV. — Lignes de Navigation. — Communications Projetées avec les Colonies Françaises

IV. — Lignes de Navigation. — Communications Projetées avec les Colonies Françaises

Il n’est pas douteux que le manque de communications régulières entrave le développement du commerce de cette colonie page 261avec les possessions françaises du Pacifique. La NouvelleZélande est en relations mensuelles avec Tahiti par un vapeur de la Compagnie de 1’ « Union Steamship », mais ce service a cessé de coïncider avec l’arrivée et le départ des courriers français en Australie, en sorte qu’il s’écoule chaque fois, vingt à vingt et un jours à passer à Auckland ou à Sydney. Il est, du reste, à prévoir que le trafic de nos établissements de l’Océanie ira de plus en plus à la ligne américaine qu’ils subventionnent.

Quant à la Nouvelle-Calédonie, elle est absolument dépourvue de communications directes avec la Nouvelle-Zélande; c’est à regretter, car la distance entre Nouméa et Auckland n’est pas considérable, un millier de milles environ, et je suis persuadé que des relations régulières venant à s’établir, les deux pays en retireraient grand profit. Des renseignements recueillis à bonne source, durant le voyage de service que je viens d’accomplir dans le Pacifique, me permettent de penser que des tentatives ayant pour but de relier nos possessions entre elles par la Nouvelle-Zélande seraient bien accueillies par nos colons, et je puis affirmer que le commerce, ici, les verrait d’un très bon œil.

Voici, sommairement exposé, comment à mon sens, un service de ce genre pourrait utilement fonctionner. La ligne devrait partir de Nouméa à l’arrivée du courrier français et toucher d’abord à Auckland. La Nouvelle-Calédonie serait ainsi à quatre jours et demi de la Nouvelle-Zélande et à vingt jours de San Francisco par correspondance à Auckland (il y a un bateau rapide en ce port toutes les trois semaines de et pour l’Amérique). De là, elle irait à Tahiti par Rarotonga en suivant l’itinéraire actuel. Nos deux colonies seraient donc reliées entre elles, d’où économie dans les voyages du personnel, facilité plus grande pour le transport du matériel de l’État, et faculté pour les commerçants de nos établissements d’Océanie d’utiliser la ligne française jusqu’à Nouméa.

Il faudrait deux vapeurs, au lieu d’un, partant simultanément des deux points extrêmes. Comme le trajet n’exigerait que dix-sept jours et que l’intervalle entre les courriers français à page 262Nouméa est de vingt-huit jours, la compagnie qui prendrait ce service pourrait même effectuer un voyage mensuel entre la Calédonie et les Nouvelles-Hébrides.

Tahiti accorde un léger subside de 12 000 francs à l’Union Steamship Coy, pour le service actuel. Si la Nouvelle-Calédonie voulait, de son côté, attribuer à une ligne qui la relierait: 1° à la Nouvelle-Zélande; 2° à l’Amérique; 3° à Tahiti, la subvention qu’elle offrait à une compagnie américaine contre un service que celle-ci ne pourra effectuer, il ne serait pas impossible de trouver une compagnie néo-zélandaise qui l’entreprît, surtout si le Gouvernement de cette colonie anglaise était disposé, comme le bruit en court, à subventionner une ligne Auckland Nouméa.

Outre l’avantage que nos colonies retireraient commercialement d’un service ainsi établi, le budget des établissements de I’Océanie y trouverait une notable économie. Une catégorie de dépenses assez fortes serait supprimée, ipso facto, par la création de cette ligne: j’ai dit ailleurs comment.

Fin